La capitale congolaise s’est réveillée ce jour-là avec une appréhension palpable, alors que les rebelles de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), dirigée par Laurent Désiré Kabila, se rapprochaient rapidement. Après trois décennies de règne autoritaire, le Président Mobutu Sese Seko était confronté à une opposition déterminée à mettre fin à son pouvoir.

Les Forces armées zaïroises (FAZ), l’armée nationale, étaient censées défendre la capitale contre l’avancée rebelle. Cependant, malgré les espoirs de certains, aucune bataille n’a éclaté. Au contraire, vers 10 heures, une longue escorte a quitté la résidence officielle du président, le camp Tshatshi, se dirigeant rapidement vers l’aéroport de Ndjili.

Dans une scène marquante, Mobutu et une grande partie de sa famille ont embarqué précipitamment dans un avion à destination de Gbadolite, sa ville natale située dans l’ancienne province de l’Équateur. Le départ précipité du président déchu a symbolisé la fin imminente de son règne oppressif.

Malheureusement pour Mobutu, son séjour à Gbadolite fut de courte durée. Sous la pression croissante des événements, il fut contraint de prendre un autre vol dès le lendemain, le 17 mai, cette fois à destination de Lomé, la capitale du Togo.

Pendant ce temps, en fin d’après-midi du 17 mai, Laurent Désiré Kabila, le leader charismatique de l’AFDL, entrait triomphalement dans Kinshasa, prenant ainsi le contrôle de la capitale congolaise. Le régime de Mobutu, qui avait été marqué par la corruption, la répression et la mauvaise gestion, touchait à sa fin.

Ce changement de pouvoir marquait un tournant décisif dans l’histoire de la République Démocratique du Congo, ouvrant la voie à une nouvelle ère marquée par l’espoir et la promesse de démocratie. Alors que le pays se préparait à une transition politique, la chute de Mobutu et l’ascension de Kabila allaient façonner le destin du Congo pour les années à venir.