Journaliste en danger (JED) lance un vibrant appel au calme après une cascade de menaces proférées sur les réseaux sociaux contre quatre journalistes basés à Kinshasa, capitale de la RD Congo, par des individus présentés comme proches du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, une personne se présentant comme « combattant de la diaspora » s’en prend violemment aux journalistes Stany Bujakera (actualité.cd), Elysée Odia (Top Congo FM), Peter Tiani (Vrai journal) et Claude Pero Luwara (CPL). Ces quatre journalistes sont accusés d’avoir été corrompus par certains acteurs politiques congolais pour « saper les actions du Président Tshisekedi ».
« Ces faux journalistes ont été corrompus pour nuire au Président Tshisekedi en critiquant toutes ses bonnes actions. Je mets en garde Elysée Odia, Stany Bujekera, Peter Tiani et Pero Luwara. Ces journalistes ainsi que leurs collègues ont reçu de l’argent pour étouffer toutes les bonnes œuvres réalisées par le Président de la République ».
Les photos de ces quatre journalistes ont été également publiées sur les réseaux sociaux par l’ancien directeur de la presse présidentielle, M. Abraham Luakabuanga, avec comme message : « ternir l’image du Chef de l’Etat, nous vous avons à l’œil. Vous incarnez le ridicule de la presse congolaise ». JED a tenté, en vain, de joindre M. Luakabuanga.
Quant aux journalistes incriminés, ils ont exprimé leur étonnement de voir des tels messages être publiés sur les réseaux tout en démentant les faits qui leur sont reprochés. « J’ai été surprise de voir nos photos publiées dans les réseaux sociaux. Aucune fois, j’ai empoché l’argent d’un acteur politique dans le but d’attaquer ses adversaires. Dans mes émissions et mes différentes publications, je donne que des faits suivant les règles de l’art d’informer. Il n’est pas aussi interdit à un journaliste de faire des analyses objectives. J’ai l’impression que les gens veulent instaurer un système de pensée unique dans le pays. Ce n’est pas aux responsables des partis politiques ou des militants de me dire ce que je dois publier ou diffuser », a déclaré un de ces journalistes.
Journaliste en danger (JED) condamne avec la plus grande fermeté les attaques dont sont victimes ces journalistes qui doivent pouvoir exercer leur profession en toute liberté sans aucune pression politique.
JED estime inacceptable que des journalistes soient la cible d’intimidations de la part d’un membre du cabinet du Président de la République, et appelle à la cessation immédiate de ces menaces.