Plusieurs observateurs voient d’un mauvais œil l’accord controversé entre Kigali et le Royaume-Uni, accord qui prévoit que le Rwanda accueille les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni le temps d’examiner leur demande d’asile. La dernière en date est la déclaration du Président de la République, qui a ouvertement accusé le gouvernement britannique de « cercler les yeux sur les abus, les antécédents non démocratiques et les atrocités de Kagame commises par procuration dans l’Est du Congo ».

Le ministre britannique pour l’Afrique, Andrew Mitchell, veut calmer les esprits. En visite en République Démocratique du Congo, ce diplomate a expliqué que le projet de son pays de transférer les migrants irréguliers au Rwanda « est distant des visées expansionnistes dans le territoire congolais. Il résulte d’un accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda visant à dissuader les migrants à traverser la manche (ndlr. le canal entre la France et la Grande-Bretagne) ».
Une traversée qui, selon lui, met les gens entre les mains de l’équivalent des trafiquants d’esclaves modernes, des gangs qui font passer clandestinement des personnes à travers la manche.
« Le programme est conçu pour dissuader les gens de faire ce voyage. S’ils viennent illégalement en Grande-Bretagne, ils ne seront pas autorisés à rester », a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter que l’une des options poursuivies, c’est celle d’envoyer ceux qui ne peuvent pas obtenir l’asile en Grande-Bretagne, vers des pays tiers. Et pour le moment, c’est le Rwanda, d’autres pays pourront être désignés à l’avenir, pour faire traiter leurs demandes d’asile.

En ce qui concerne le processus électoral en cours, Andrew Mitchell affirme que Londres soutient vivement les élections « libres et équitables » en RDC.
A en croire ses propos, la Grande-Bretagne veut jouer son rôle en tant que membre de la communauté internationale et amie de la RDC, en veillant à ce que chacun puisse exercer son choix lors de ces prochaines élections.

Cephas Kabamba