On croyait que l’affaire était classé. En tous cas, elle était vite passée dans les oubliettes, voici cinq mois. Mais, la voici ressuscitée. Dans une correspondance adressée au procureur près la cour de cassation, la Ministre de la justice, Rose Mutombo Kiese a donné injonction de poursuites à l’encontre des bénéficiaires de ces cartes liées directement au trésor public.

“ Certains compatriotes, tout grade et fonction confondus, ont eu à bénéficier des cartes de crédit et prépayées liées au compte RME de la Banque centrale du Congo (BCC), indépendamment des frais de mission payés par le Trésor public à l’occasion des missions officielles. Dans le cadre de la gestion des finances du pouvoir central, les dépenses publiques doivent impérativement suivre un processus précis”, rappelle la garde des sceaux.

Or, renchérit-elle, celui-ci
n’a pas été respecté par les bénéficiaires de ces cartes, et cela “constitue une infraction pénale passible de six mois à cinq ans de prison”.

En conclusion, elle demande donc au magistrat de poursuivre les “justiciables relevant de sa compétence” et de “veiller à ce que les autres catégories” de responsables présumés soient “transférées au procureur général près la Cour d’appel”.

Des noms en circulation

A en croire l’IFG, trente deux personnalités de l’ancien régime avaient bénéficié de ces cartes. Bien que la liste n’a pas été publiée, un document consulté par Jeune Afrique avait relevé que
José Sele Yalaghuli, Marie Tumba Nzeza, Kikaya Bin Karubi ou le général François Olenga, ex-chef de la maison militaire, Aubin Minaku ou encore, l’ex-ambassadeur itinérant Séraphin Ngwej y figuraient.

Convoqué par le Parquet dans le cadre de cette affaire, l’ancien conseiller de Joseph Kabila, Kikaya Bin Karubi, a pris le chemin de l’exil depuis quelques mois. Les autres lui emboiteront le pas ou auront le courage de faire face à la justice ? L’on en saura bien assez tôt.

PM