L’opposant Seth Kikuni Masudi, a comparu pour la deuxième fois ce mercredi 30 octobre devant le tribunal de paix de Kinshasa/Gombe, à la prison centrale de Makala, pour des accusations de propagation de faux bruits et de désobéissance civile mises à sa charge.
Le président du parti Piste pour l’émergencea démenti, mercredi 30 octobre, avoir incité ses partisans à la désobéissance civile.
Seth Kikuni évoque ici les raisons qui l’ont poussé à tenir ces propos.
“Les politiciens tiennent des discours pour diverses raisons: pour interpeller, pour éduquer, pour informer, pour inspirer, pour susciter dans le chef de la population un sentiment de satiété, de satisfaction émotionnelle et intellectuelle. Le peuple fait face à plusieurs défis. Il dort, il se réveille, le pain qui coûtait 100 FC coûte désormais 400 FC, le dollar qui se changeait à 1200 FC, se change désormais à 2850 FC. Et ce que ce peuple attend de ses leaders, ce sont des réponses», a-t-il fait savoir.
Sa défense a soulevé des irrégularités constatées sur les procès-verbaux des OPJ de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR), qui l’avaient entendu puis transféré au parquet général après une détention prolongée dans les locaux de ce service d’intelligence. Son avocat Héritier Bulombo l’a affirmé lors du procès opposant son client au ministère public.
Nous avons ouvert cette audience par un préalable qui a consisté à solliciter le rejet de tous les procès-verbaux qui ont été élaborés par les OPJ de l’ANR, parce que ces procès-verbaux ne contiennent pas les noms de ceux qui les ont dressés, ni leurs qualités, moins encore leurs signatures. Monsieur Seth Kikuni est le seul dont le nom a été repris sur lesdits procès-verbaux. Au regard de la loi, l’OPJ qui entend un prévenu doit mentionner son nom et sa qualité dans le procès verbal, le fait que cela manquait, nous avons sollicité que le tribunal rejette ces procès-verbal et que nous puissions reprendre la procédure à zéro, ou nous fonder sur le procès verbal dressé au parquet », a-t-il indiqué.
Après cette audience consacrée au premier grief (incitation à la désobéissance civile), l’affaire est renvoyée au mercredi 6 novembre prochain, ce, pour l’instruction de la deuxième infraction relative à la propagation des faux bruits.
Arrêté depuis le 2 septembre dernier, Seth Kikuni dont la santé est fragile n’a pas été fixé sur son sort.
Opposant et candidat malheureux aux deux dernieres présidentielles, Seth Kikuni est toujours en détention à la prison centrale de Makala.