Dans un contexte politique déjà complexe, les récents commentaires du Président du Conseil d’Administration de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) soulèvent des questions cruciales sur le fonctionnement du gouvernement en République Démocratique du Congo (RDC). Selon lui, Sama Lukonde et Madame Judith Suminwa, actuels Premiers Ministres, sont des leaders affaiblis, entravés par un système qui semble ignorer les principes de la constitution congolaise.

La RDC adopte un régime semi-présidentiel inspiré du modèle français, qui confère au Président de la République et au Premier Ministre des rôles distincts mais complémentaires. Cependant, l’analyse de l’ODEP met en lumière une dérive vers un fonctionnement plus présidentiel, dominé par le président Félix Tshisekedi. Cette situation crée une confusion institutionnelle qui entrave l’exercice du pouvoir exécutif par les Premiers Ministres.

Cette “pagaille” institutionnelle, comme la qualifie le président de l’ODEP, a des répercussions directes sur la gouvernance et la prise de décision. Les Premiers Ministres, censés jouer un rôle clé dans la formulation et l’exécution des politiques publiques, se retrouvent souvent dans l’impossibilité d’exercer les prérogatives qui leur sont attribuées par la Constitution. Cela peut conduire à une stagnation des réformes nécessaires et à un manque de réactivité face aux défis socio-économiques du pays.

Les déclarations de l’ODEP posent un défi à la classe politique congolaise : celle de réévaluer la distribution des pouvoirs au sein de l’exécutif. Pour que la RDC puisse avancer vers une gouvernance efficace et responsable, il est essentiel que les rôles et responsabilités de chaque acteur soient clairement définis et respectés.

La situation actuelle des Premiers Ministres Sama Lukonde et Judith Suminwa illustre les tensions entre les structures de pouvoir en RDC. Une clarification des rôles, ainsi qu’une volonté politique de respecter le cadre constitutionnel, s’avèrent indispensables pour surmonter les obstacles à une gouvernance efficace. La RDC se trouve à un carrefour crucial, et les choix qui seront faits dans les mois à venir détermineront l’avenir politique et économique du pays.