Au lendemain du début de la campagne «10 jours sans activités» pour dénoncer les massacres à Beni, les activités socioéconomiques sont de nouveau paralysées dans la ville commerciale de Butembo (Nord-Kivu) ce mardi 06 avril 2021.

Au centre-ville, boutiques, magasins, station-services, coopératives voire banques restent fermer. Il en est de même pour les supermarchés.
La circulation automobile est tout de même fluide.

Il s’agit d’une deuxième journée sans activités sur appel des mouvements citoyens dont la Lutte pour le Changement (LUCHA), qui ont donné un moratoire de 10 jours aux casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) pour quitter l’Est de la République Démocratique du Congo.

Des militants des mouvements citoyens LUCHA et autres groupes des pressions sont visibles sur la route principale de la ville de Butembo. Ils prennent la direction de la base des casques bleus des Nations-Unies située à Bel-Air près de la mairie. Là, le dispositif sécuritaire est déjà renforcé. La Police Nationale Congolaise (PNC) a limité l’accès vers les installations de la MONUSCO.

Pour certains habitants de cette partie du pays qui exercent notamment dans l’artisanat ou le petit commerce cette situation plonge les ménagent dans les chaos.
« Nous vivons quotidiennement. Quand je suis en mouvement, les clients se présentent pour faire des commandes. C’est ainsi que ça marche jour après jour. Mais maintenant qu’il n’y a pas d’activités, nos portes sont fermées, nous n’avons pas de moyens. Nous ne vivons que de notre travail journalier», explique une habitante de la province.

La couturière dit ne pas s’opposer à l’idée de manifester contre les massacres à Beni. Mais elle estime qu’il existe d’autres formes de manifestations qui peuvent permettre à tout le monde de trouver de quoi vivre.
«On nous dit que ça sera pareil pendant dix jours, alors qu’un jour nous asphyxie. Ils disent qu’ils dénoncent les massacres. On ne refuse pas mais la façon de le faire, il n’y a pas que la paralysie d’activités», argumente la dame.

Il faut noter que ce n’est pas la première fois que des organisations de la société civile, notamment des mouvements citoyens, décrètent une série de manifestations pour exiger le départ de la Monusco.