Depuis le début de l’année académique 2024-2025, plusieurs établissements de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) en République Démocratique du Congo connaissent des perturbations en raison de grèves, malgré les engagements pris lors des discussions entre le gouvernement et les syndicats.
La ministre de l’ESU, Marie-Thérèse Sombo Ayanne Safi, a récemment informé le Conseil des ministres des avancées concernant les accords de Bibwa. Parmi les engagements figurent l’instauration d’un Comité permanent de suivi, une augmentation de 50 % de la prime institutionnelle pour le quatrième trimestre 2024, ainsi que le règlement des arriérés de salaires de cinq mois dus en 2023.
Selon la ministre, les paiements pour les mois d’octobre, novembre et décembre 2024 ont été effectués, mais des arriérés de 2023 demeurent à résoudre. Elle a également annoncé que 3 500 véhicules seront attribués aux professeurs en compensation des rémunérations impayées depuis janvier 2017. Une augmentation progressive des salaires est prévue pour débuter au premier trimestre 2025, avec un objectif d’atteindre les montants fixés pour le quatrième trimestre 2025. De plus, la mécanisation des docteurs à thèse et du personnel non rémunéré est attendue à partir du deuxième trimestre 2025.
La ministre a tenu à préciser que certaines perturbations proviennent d’une fraction du Réseau des Associations des Professeurs des Universités et Instituts Supérieurs du Congo (RAPUICO), qui, selon elle, compromet l’année académique alors que plusieurs engagements sont en cours de réalisation. Elle a appelé à une intervention renforcée du gouvernement pour régler rapidement les revendications en souffrance dans le secteur de l’ESU.
En réponse, le RAPUICO a annoncé un mouvement de grève générale à partir du 9 décembre, dénonçant le non-respect des accords de Bibwa, en particulier concernant l’amélioration des conditions salariales des enseignants.
Les engagements des accords incluent :
- Paiement de 50 % du barème signé à Bibwa dès octobre 2024 pour compenser la perte de pouvoir d’achat.
- Mécanisation progressive des personnels non rémunérés et correction des grades.
- Compensation en véhicules pour les professeurs.
- Paiement d’une prime de recherche pour le corps académique et scientifique.
Avec le nouveau barème, la prime institutionnelle mensuelle d’un professeur associé devrait passer à 4 323 992 FC (environ 2 161 USD), tandis qu’un professeur émérite percevra 6 828 534 FC (environ 3 414 USD). Cela représente une augmentation significative de 748 USD pour un professeur associé et de 1 946 USD pour un professeur émérite, alors que le salaire actuel d’un professeur associé est de 3 575 000 FC.
Les tensions persistent donc dans l’ESU, soulevant des préoccupations quant à l’avenir de l’année académique en cours.