Le territoire de Lubero, situé au Nord-Kivu, est de nouveau en proie à une crise sécuritaire suite à l’offensive des rebelles du M23. Cette semaine, ces derniers ont pris le contrôle des villages de Matembe, Butsorovya, Mambasa et Alimbongo, entraînant deux jours de violents affrontements avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Cette escalade de violence a forcé de nombreux habitants, en majorité des femmes et des enfants, à fuir leurs foyers, aggravant ainsi une crise humanitaire déjà préoccupante dans la région.
L’administrateur militaire du territoire, le colonel Kiwewa Mitela Alain, a reconnu l’ampleur des déplacements de population, notant que certains déplacés se réfugient dans les villages autour de Lubero, tandis que d’autres cherchent refuge dans les villes de Butembo et Beni.
« Nous constatons un afflux de déplacés aux alentours de Lubero-centre et Butembo-Beni. Nous évaluons actuellement comment les prendre en charge en attendant que la situation se stabilise dans leurs zones d’origine grâce à notre armée », a-t-il déclaré.
Il a également lancé un appel aux jeunes, les exhortant à ne pas s’en prendre aux travailleurs humanitaires. En juillet dernier, alors que le M23 prenait successivement le contrôle de Kanyabayonga, Kayna et Kirumba, des actes de violence ciblant les humanitaires avaient été signalés.
« Nous devons faire preuve de prudence dans nos actions. Notre véritable ennemi est le M23/RDF, pas les humanitaires qui soutiennent la population de diverses manières. La jeunesse doit éviter de tels comportements et se comporter comme de futurs leaders », a-t-il insisté.
La situation humanitaire au sud de Lubero se détériore rapidement. Les conditions sociales et sanitaires, déjà alarmantes, risquent de s’aggraver avec l’arrivée massive de déplacés et l’instabilité persistante. Les organisations humanitaires craignent une crise imminente, alors que les besoins fondamentaux des populations deviennent de plus en plus difficiles à satisfaire.
L’occupation de certaines localités par les rebelles le long de la route nationale numéro 2 menant à Lubero-centre suscite de vives inquiétudes. Bien que l’armée congolaise conserve le contrôle de quelques zones comme Mbingi et Mbwanvinywa, la situation demeure précaire. À Luofu, les FARDC partagent le contrôle avec les rebelles, illustrant ainsi la fragilité de la situation sécuritaire.