Dans un contexte politique marqué par des débats sur la Constitution, le discours de Tshisekedi n’a pas apaisé les tensions parmi les opposants ni suscité de sympathie à l’égard du reste de son mandat.
L’opposant Congolais, Martin Fayulu, n’a pas attendu longtemps pour contester les propos tenus par le Président de la République, Félix Tshisekedi, mercredi 11 décembre 2024, devant les deux chambres du parlement réunies en congrès, à l’Assemblée nationale à Kinshasa.
Lors de son adresse à la nation, Félix Tshisekedi est revenu sur la problématique de la loi fondamentale, cette fois en parlant de la « réforme constitutionnelle », dans le but de baliser le chemin de la bonne marche de la République démocratique du Congo.
Pour Martin Fayulu, « la Constitution n’entrave en rien le bon fonctionnement des institutions », avant de souligner que « le retard dans la nomination du Premier ministre n’a absolument aucune base constitutionnelle ».
« Non, Monsieur Tshisekedi (…) Relisez attentivement l’article 78 : le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci (…) Si une telle majorité n’existe pas, le Président de la République confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition », a souligné le président de l’ECiDé dans son argumentaire.
Dans la foulée, Fayulu pose ces questions à Tshisekedi : « avez-vous oublié que votre allié Denis Kadima, président de la CENI, a attribué à votre coalition, l’Union Sacrée, plus de 450 députés à la suite du simulacre des élections de décembre 2023 ? Alors pourquoi avoir recours à un soi-disant informateur ? ».
Prouvant une fois de plus son désaccord vis-à-vis de cette démarche politique du régime en place, Fayulu qualifie l’idée d’une probable révision ou changement de la Constitution « d’un prétexte manifestement fallacieux ».
« Hier, vous évoquiez le changement de la Constitution ; aujourd’hui, vous parlez d’une réforme constitutionnelle. Cessez cette stratégie de » Stop and Go ». Soyons sérieux », note-t-il en conclusion.

Le discours de Tshisekedi, tenu devant les députés et sénateurs, avait notamment souligné la nécessité de réformer certaines dispositions constitutionnelles pour garantir un fonctionnement plus efficace des institutions. Toutefois, ses propositions ont immédiatement suscité des critiques dans l’opposition, qui accuse le président de chercher à manipuler les règles du jeu en sa faveur à l’approche des échéances électorales de 2028.