Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, a récemment exprimé son désir de modifier la Constitution pour l’adapter aux “réalités congolaises”. Cette déclaration a suscité des réactions vives, tant au sein du gouvernement qu’auprès de l’opposition. Tshisekedi a avancé plusieurs raisons pour justifier cette démarche. Il a notamment souligné que les exigences actuelles de la Constitution créent des préalables qui retardent la formation du gouvernement, nuisant ainsi à l’efficacité de la gouvernance. Il a également mentionné que la validation des mandats à l’Assemblée nationale prend un temps excessif, entravant le bon fonctionnement des institutions. De plus, il a évoqué les crises récurrentes entre les gouverneurs et les assemblées provinciales, suggérant qu’une réflexion approfondie est nécessaire pour résoudre ces conflits.

Les propos de Tshisekedi ont provoqué une forte opposition. Prince Epenge, porte-parole du camp Fayulu, a affirmé : “Après avoir suivi Félix Tshisekedi à Kisangani, je confirme qu’il est devenu un danger pour notre pays. La constitution qu’il tente péniblement de vilipender a cimenté l’unité du pays par voie référendaire. D’ailleurs, son père, Étienne Tshisekedi, avait prêté serment sur la même constitution. Nous espérons que Félix assumera jusqu’au bout les conséquences désastreuses de son aventure.” Epenge a aussi rappelé une vidéo dans laquelle Tshisekedi, alors dans l’opposition, déclarait que le problème du Congo n’était pas la Constitution.

Moïse Katumbi, une autre figure de l’opposition, a également pris position sur cette question. Il a déclaré récemment : “Le Président doit terminer son mandat et partir. Il ne faut pas qu’il touche à la Constitution. Avant d’arriver au pouvoir, il était contre toute modification de la Constitution, ne serait-ce que d’un article, pour ne pas ouvrir la boîte de Pandore.” Katumbi a souligné que le véritable problème en RDC n’est pas constitutionnel, mais plutôt lié à la mauvaise gouvernance.
Hervé Diakiese contredit le président de la République en indiquant que la constitution est bonne, le président cherche des fausses solutions à des vrais problèmes.

”Notre constitution est bonne ; C’est la même dont on avait exigé le respect lors des accords de la CENCO. Félix Tshisekedi était le président de la délégation de l’opposition qui en avait exigé le respect. L’incapacité de constituer un gouvernement dans les délais n’est pas la faute de la constitution, c’est la difficulté d’attribuer des postes à une majorité issue de la tricherie, dont personne ne vaut exactement les voix lui attribuées arbitrairement. Ce sont les entraves à l’exercice d’un pouvoir à vie, au retour d’un parti unique et à la dépendance de l’Etat vis à vis d’un potentat qui font que l’on trouve la constitution problématique. C’est faux de prétendre qu’une constitution votée au referendum par des congolais, après débat au parlement de transition soit une constitution des étrangers. Nous parlons français, une langue étrangère; nous n’avons jamais exigé d’en modifier la grammaire parce que nous commettons des fautes d’orthographes ou de syntaxes, au motif que c’est une langue étrangère. Ce régime cherche des fausses solutions à des vrais problèmes”, a-t-il déclaré sur X.

La question de la réforme constitutionnelle en RDC soulève des débats passionnés. Alors que Tshisekedi plaide pour une adaptation de la Constitution aux réalités du pays, l’opposition rappelle l’importance de respecter les fondements juridiques établis. Ce sujet reste donc au cœur des préoccupations politiques congolaises, avec des implications profondes pour l’avenir du pays.