Dans un contexte politique tendu, Constant Mutamba, Président de la Dynamique progressiste révolutionnaire, DYPRO, s’est exprimé sur la nécessité d’un gouvernement d’ouverture plutôt que d’un gouvernement d’union nationale. Selon lui, il n’est pas question de partage de postes ni de désignation d’un nouveau Premier Ministre. Au lieu de cela, il préconise un réaménagement technique, mettant l’accent sur la compétence des figures sélectionnées.

Cette déclaration fait suite à des consultations entre le ministre de la Justice, représentant l’opposition républicaine, et le conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité. Mutamba souligne qu’il est essentiel d’optimiser l’efficacité gouvernementale sans entrer dans des débats politiques stériles.

Cependant, cette position soulève des questions cruciales sur le statut de l’opposition en République Démocratique du Congo. En effet, la Constitution de la RDC stipule que l’opposition joue un rôle fondamental dans la démocratie, devant être reconnue et respectée dans ses droits. Elle doit également avoir la possibilité de participer au processus politique, mais dans quelles conditions ?

Le cas de Constant Mutamba est particulièrement révélateur. En tant que ministre d’État et ministre de la Justice, il a été partie prenante d’un gouvernement tout en se revendiquant d’une opposition républicaine. Cela soulève la question : est-ce une véritable opposition ou une complicité avec le pouvoir en place ? Peut-on être à la fois acteur du gouvernement et opposant dans un système où les lignes politiques semblent de plus en plus floues ?

Une Ambiguïté Légale

La Constitution congolaise définit l’opposition comme un ensemble de partis politiques qui s’opposent aux décisions du gouvernement. Toutefois, la réalité politique et les alliances stratégiques compliquent souvent cette définition. Mutamba, en tant que ministre, agit dans un cadre qui pourrait être perçu comme une violation des principes d’opposition, en embrassant des responsabilités gouvernementales tout en affirmant défendre les intérêts de l’opposition.

Dans ce contexte, la question demeure : la position de Mutamba est-elle conforme aux lois de la RDC ? La Constitution garantit-elle l’intégrité de l’opposition, ou permet-elle des interprétations qui favorisent une telle ambiguïté ? Cette situation appelle à une réflexion approfondie sur le rôle et le statut de l’opposition en RDC, ainsi que sur les implications de l’engagement des figures politiques dans des gouvernements qui ne respectent pas toujours les aspirations démocratiques du peuple.