Ce lundi 12 avril, aucun bus de la Société de Transport du Congo (Transco) n’a été en circulation dans la capitale congolaise. Ce qui a, du reste, occasionné la difficulté de transport dans les arrêts de bus.

A en croire les agents contactés, ce mouvement de grève est consécutif à la réclamation de 8 mois d’arriérés de salaire et 12 mois de primes.

En effet, Félix Tshisekedi a lancé, en février dernier, la mise en circulation d’un premier lot de 330 TRANSCO. D’après John Blackson Bongi, Directeur Général de cette société, le plan d’exploitation de ces bus prévoit le transport urbain à Kinshasa ainsi que la liaison de certaines villes du pays joignables par des voies routières en bon état, en attendant les différents projets d’aménagement d’autres routes.
Mais, il sied de rappeler qu’en Septembre 2020, les agents et cadres de transco étaient aussi en grève. A l’époque, ils accusaient plus ou moins 6 mois d’arriérés de salaires. Cet impayement, selon Mr Bongi, était dû aux conséquences de la pandémie de la Covid19 qui a eu des implications sur tous les secteurs de la vie économique y compris le transport dans notre pays.

“Avant la pandémie, les agents et cadres de Transco étaient payés sans arriérés de salaires. Malgré nos difficultés liées au taux du ticket qui est resté le même depuis des années, à l’amortissement des engins depuis trois ans, soit 5 ans après la mise en service de ces engins roulant et aux travaux de construction des artères notamment les sauts de moutons qui ont eu pour effet de réduire le nombre de trafic et parce que le manque à gagner économique sur le secteur de transport; on a eu à payer nos agents jusqu’en mars et la quinzaine d’avril sans arriérés.
Après avril 2020, la situation de la Covid19 a eu un impact sur nos rendements et on a commencé à enregistrer des arriérés jusqu’à ce jour. Les recettes ont sensiblement diminué” avait-t-il fait entendre.

Salaires faramineux pour le Conseil d’administration !

Des documents de transaction bancaire entre le compte de la Société de Transports au Congo (TRANSCO) et certains responsables, parvenus à 24 sur 24.cd mettent en exergue la gestion chaotique de cet établissement.
D’abord, au lieu de cinq membres statutairement reconnus, le Conseil d’administration de Transco en compte six. Le sixième, Wilfried Muzama, est une recommandation du Ministère de Transports et communications. Ce qui dénote une violation de la loi. Ensuite, à ces six membres, est allouée mensuellement une enveloppe de 52.500USD de salaire sans comptabiliser d’autres avantages et droits de jeton de présence.

A titre illustratif, le chèque n° 10051684 d’Equity Bank, émis à l’ordre de monsieur Mubiala Ififi Matthieu le 02 novembre 2019 sur le compte 1301-23001199-11-00 appartenant à Transco, l’ordre est donné à la banque de payer au porteur la somme de 33.800.000 FC. A la même date, c’est-à-dire le 02 novembre 2019, le même bénéficiaire verse l’équivalent en dollars américains de 33.800.000 Francs congolais, soit 15.000$US dans le compte n° 070131338120028 appartenant à Rémy Kachoko Ka Kachoko avec comme libellé : solde émolument octobre et avance novembre.

Selon nos informations, « il n’y a pas que lui (Ndlr : le président du conseil d’administration) qui est payé mensuellement, ils les sont tous. Seulement que lui touche 15.000$ comme le DG et les autres 7.500$ quasiment le double de nos directeurs alors qu’ils ne travaillent même pas.
La situation de la trésorerie est déplorable, mais voilà comment le peu d’argent que nous récoltons est géré. Aussi, notre quota en carburant n’a pas changé bien que nous n’ayons plus le même charroi qu’à nos débuts. Vous comprendrez monsieur le journaliste pourquoi ils se permettent ce luxe ! », ont révélé des Syndicalistes.

PM