La population de la commune de Kimbasenke partagée entre colère et indignation. Un mélange mortel de sentiments, provoqué par le report sine die du procès en flagrance contre les éléments de l’unité GMI de la police, communément appelés “Ujana”, auteurs du calvaire vécu par le député provincial Junior Nembalemba le mercredi 23 février dernier.

Motif du report: évasion des policiers, bourreaux de l’élu de Kimbanseke.

En effet, dans la matinée de ce vendredi 25 février, les habitants de cette municipalité kinoise, se sont amassés au terrain Mokali dans l’espoir d’assister à l’ouverture des audiences foraines des policiers qui se sont permis d’agresser le député Nembalemba Jr. alors qu’il était en pleine communion avec sa base de Kimbanseke dans le cadre des vacances parlementaires.

Arrêtés, les policiers auteurs de cette bavure, ont été remis entre les mains propres du Colonel Aziza. Contre toute attente, et à la grande surprise générale, ils ont pris la poudre d’escampette. Comment? Personne ne sait le dire, tant leur absence a été constatée alors que les juges de l’auditorat militaire étaient sur le point de s’installer.

Interrogé au sujet de cette évasion miraculeuse, le fameux Colonel Aziza a donné une réponse qui n’a eu autre effet que d’énerver les membres de la justice militaire.

Convaincue de l’effectivité de l’état de droit prôné par le Chef de l’Etat, la population de Kimbanseke, sans la moindre intention de se substituer au juge, a appelé à l’arrestation immédiate de ce Colonel pour qu’il s’explique au sujet de l’évasion des policiers bourreaux de Nembalemba Junior. Elle a même émis le vœu de voir un procès s’ouvrir contre ce galonné de la PNC, accusé d’entretenir l’insécurité avec l’aide des policiers «Ujana».

Selon les habitants de Kimbanseke, ces policiers agissent comme des véritables milices dans cette commune de la ville de Kinshasa, qu’ils ont eux-mêmes débaptisés «Beni».

Les faits à l’origine du rendez-vous judiciaire manqué, remontent au mercredi 23 février. En plein jour, le député Junior Nembalemba, venu écouter la population victime d’une grande érosion ayant ravagé plusieurs habitations, s’est vu être sauvagement agressé par les éléments de la police du Sous-ciat Mokali. Les tirs à balles réelles entendues, les coups de gaz lacrymogène pour disperser la population en colère contre cette arrestation arbitraire. Dépourvu de ses gardes du corps (qui étaient déjà aux arrêts), arrêtés puis menacés de mort, avec ses immunités et en pleine vacance parlementaire, le député a eu la vie sauve grâce à l’intervention musclée des autres éléments de la police envoyés par la hiérarchie qui ont procédé à leurs arrestations.

Jeudi, soit 24 heures après cette scène d’insécurité, une plainte a été déposée à l’Auditorat général à charge du lieutenant Mazo, Commandant du sous-ciat, et consorts, pour menaces, outrages, coups et blessures volontaires, arrestation arbitraire et détention illégale.

Consécutivement à cette plainte, un procès en flagrance était programmé pour ce vendredi 25 février 2022.

Le Président de l’Assemblée provinciale, Godé Mpoy, avait d’ailleurs remercié l’auditeur général pour l’initiative de ce procès en flagrance.

“Si nous voulons changer ce pays, nous devons apprendre tous à être disciplinés, et surtout qu’il n’était pas en villégiature, il n’était pas non plus en vadrouille, il était en pleines vacances parlementaires, comme vous le savez, nous faisons la collecte des préoccupations de la population. Le député est soucieux des difficultés de la population. Lorsqu’on l’a vu entrain de filmer les érosions, il a été interpellé avec toute la brutalité. Nous espérons qu’avec les procédures judiciaires, avant lundi, il y aura un procès en flagrance”, confiait Mpoy.

Le président de l’APK avait aussi souhaité que ce procès serve de jurisprudence pour ceux qui tenteront de commettre de tels actes à l’égard d’autres députés en vacances parlementaires.

Des actes répréhensibles allant jusqu’à arrêter celui qui incarne la 3ème personnalité de l’Assemblée provinciale, violant sans foi ni loi ses immunités parlementaires. Son péché, c’est d’avoir accepté d’être humilié en face de ses bourreaux pour éviter une escalade des violences alors qu’il pensait que ces éléments étaient venus pour le sécuriser.

JP.