A tshangu, précisément dans la commune de Kimbanseke, être jeune semble devenir une infraction. Les policiers installés dans les différents quartiers de cette commune, font de la jeunesse leur champ d’action. Ce mercredi 11 septembre, plusieurs jeunes arrêtés dans les quartiers Kamboko, Disasi, Fumu-Kento, 17 mai.
«Vagabondage», c’est l’infraction la plus répandue dans la bouche de ces policiers. Pourtant dans la constitution, y’a aucune loi sur le vagabondage. Les jeunes de cette commune subissent de la “vraie injustice” auprès de ces policiers souvent non alignés.
Avec un grand nombre des hommes civils communément appelés «éclaireurs» dans leur effectif, et un nombre très réduit des hommes en tenus, ceux-ci se font la loi en se promenant dans les rues de cette commune pour traquer les jeunes gens, le vieux papa, voire même les dames.
Ceci étant assez, plusieurs personnes déplorent la situation et donnent leurs cris d’alarme aux autorités pour trouver une solution. Gloire Mateta, un jeune de 21 ans, habitant du quartier Kamboko dit ceci : «on vit ici comme les étrangers. On ne peut pas vaquer librement à nos occupations par peur des policiers. Dans d’autres pays, si tu vois la police, c’est que, tu es en sécurité. Mais ici je préfère me croiser avec le kuluna qu’avec les policiers. Parce qu’on en a marre.»
La population ne sait plus à quel saint se vouer et se demande le rôle de la police, parce que dans cette commune, la police fait le contraire de sa mission. Qui est celle de protéger la population et ses biens.
«Dernièrement j’ai payé cent mille francs congolais. On avait arrêté mon fils de 15 ans. Mineur. Il n’avait rien fait comme infraction. Je l’avais envoyé pour qu’il m’achète le forfait dans une cabine du coin. Et à son retour, il se fait arrêté par les éclaireurs qui l’ont très fort tabassés avant de l’amener. Quand je suis parti dans leur bureau, directement ils me demandent d’apporter cinq cent mille. J’ai discuté jusqu’à leurs donner cent mille. Pendant ce temps, l’enfant n’a pas été auditionné.» nous dit un papa du quartier Disasi.
Pendant qu’ils circulent pour arrêter les jeunes sans infractions, ces policiers font la folie en tirant plusieurs balles en l’air sans voir le danger que cela pourrait causer à la population.
Certains habitants traumatisés de ces coups des balles perdues, se demandent si les autorités sont au courant de ce qui se passe dans ce coin du pays.
«Y’a pas des différences entre nous ici et ceux qui sont à masisi ou à butembo. On ne peut pas passer toute une journée sans coup des balles. Y’en a aussi plusieurs qui sont morts à cause des balles perdues. Nous autres sommes des propriétaires des parcelles. On ne sait pas s’il faut fuir et laisser nos parcelles ou comment. Parce que l’état ne s’occupe même pas de nous.» déplore une maman, habitante du quartier 17 mai.
Bienvenu Ngalala (Stagiaire UNISIC)