L’évolution de la scène politique congolaise ces dernières années est marquée par une tendance à la théâtralisation de plus en plus prononcée. Ce phénomène, que nous proposons de qualifier d'”esobétisation” en référence au célèbre comédien congolais Esobe, se caractérise par une mise en scène de la vie politique, où les acteurs jouent des rôles, suscitent des émotions et cherchent à captiver l’attention du public avec des éléments non importants. La comédie politique en RDC s’est transformée en une sorte de théâtre où l’on défend l’indéfendable.

Parallèlement, nous observons une “modérolisation” de la politique, c’est-à-dire une tendance à privilégier les intérêts personnels et à se servir de la fonction politique comme moyen d’enrichissement, au détriment de l’intérêt général. Cette pratique, inspirée du personnage de Modero, un comédien connu pour sa gourmandise, se manifeste dans la scène politique congolaise par des détournements de fonds publics à grande échelle, comme en témoignent les affaires des “100 jours”, des forages et des lampadaires etc.

Cette double tendance, l’esobétisation et la modérolisation, a des conséquences désastreuses pour la RDC : la dégradation des services publics, la perte de confiance des citoyens et le blocage du développement. Pour inverser cette tendance, il est urgent de renforcer les institutions démocratiques, de lutter contre la corruption et de promouvoir une culture citoyenne.

L’esobétisation et la modérolisation de la politique congolaise constituent un véritable défi pour l’avenir du pays. Pour sortir de cette impasse, il est nécessaire de mettre en œuvre des réformes profondes et de promouvoir une culture politique basée sur les valeurs de l’intégrité, de la transparence et de l’intérêt général.

Il est important de noter que ces deux fléaux s’ajoutent à une autre farce politique, celle de la publicité pour vivre appelée “Djalelo”.