Lors d’un briefing presse tenu le 17 octobre, le gouvernement congolais a réaffirmé son soutien à la réactivation des enquêtes par la Cour Pénale Internationale (CPI) concernant les crimes commis en République Démocratique du Congo (RDC). Les autorités congolaises s’engagent à collaborer “efficacement” avec la CPI et n’excluent pas la possibilité d’extrader des citoyens congolais considérés comme des présumés auteurs de crimes dans l’est du pays.
La RDC semble résolue à faire face à l’impunité qui entoure certains actes criminels, cherchant à traduire en justice ceux qui ont commis des délits sur son territoire. Samuel Mbemba, vice-ministre de la Justice en charge du contentieux international, a exprimé l’intention de mener des enquêtes exhaustives. “Nos investigations dans la province du Nord-Kivu ne se limiteront pas à des parties en conflit ou à des groupes spécifiques. Nous examinerons, de manière globale et impartiale, la responsabilité de tous les présumés auteurs de crimes relevant du Statut de Rome,” a-t-il déclaré.
Mbemba a ajouté que toute personne identifiée comme auteur présumé au cours des enquêtes sera poursuivie, affirmant que cela constitue une manière de rendre justice aux populations affectées dans l’est du pays.
Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a également souligné l’importance de cette initiative, estimant qu’elle aura un effet dissuasif sur les auteurs de crimes. “Nous avons récemment publié plusieurs volumes du Livre Blanc pour documenter les crimes commis. Nous ne voulons négliger aucun fait, en particulier ceux impliquant des acteurs étrangers, notamment des Rwandais et leurs alliés,” a-t-il averti, ajoutant que les enquêtes de la CPI pourraient influencer la dynamique des conflits en cours dans la province du Nord-Kivu.
La CPI a annoncé le 14 octobre 2024 la réactivation de ses enquêtes sur les crimes présumés en RDC, en se concentrant particulièrement sur le Nord-Kivu. Le procureur, Karim A.A. Khan KC, a précisé que ces enquêtes porteront sur des crimes perpétrés dans cette région depuis janvier 2022.
Cette initiative intervient à un moment où le gouvernement congolais intensifie ses efforts sur le plan judiciaire international, notamment avec une affaire en cours devant la Cour de justice des États d’Afrique de l’Est opposant Kinshasa à Kigali. Le gouvernement congolais a exprimé des préoccupations concernant la lenteur des procédures de la CPI, soumettant des requêtes sur des crimes commis à l’est du pays, accusant le Rwanda de soutenir les exactions du groupe armé M23.
La RDC se positionne ainsi fermement contre l’impunité et montre sa détermination à rendre justice aux victimes des atrocités commises dans le pays.