La ville de Kinshasa, jadis surnommée « Kin la belle », semble aujourd’hui perdue dans un océan de désespoir face à la dégradation de ses infrastructures routières. Les récents événements, notamment les pluies diluviennes qui ont aggravé les inondations, mettent en lumière un problème structurel qui perdure depuis des années : l’absence de leadership visionnaire au sein de la province.
La situation est particulièrement préoccupante sur l’avenue By Pass, à son croisement avec l’avenue Kihimbi dans la commune de Lemba. Ce tronçon, en état de délabrement avancé, provoque d’importants embouteillages, surtout aux heures de pointe. Les témoignages des usagers comme ceux des conducteurs de bus et de taxis sont révélateurs : les chauffeurs craignent pour l’intégrité de leurs véhicules, tandis que les passants dénoncent des conditions de circulation devenues insupportables.
Les routes principales, telles que le boulevard Lumumba, ne sont pas épargnées. Les trous béants et les dégradations rendent la circulation difficile, voire dangereuse. Le constat est amer : il est devenu presque impossible de circuler entre les différentes communes de la ville, comme Lingwala à Kinshasa ou Barumbu. Les avenues Kalembe-Lembe, Kabinda et Kabambare sont désormais des chemins de croix pour les automobilistes.
La question se pose : pourquoi Kinshasa, une ville d’une telle richesse et diversité, n’a-t-elle jamais eu la chance d’être dirigée par un gouverneur doté d’une vision ambitieuse ? Les meilleurs candidats, souvent compétents et désireux de changer les choses, sont systématiquement écartés au profit de partis politiques majoritaires qui privilégient des candidats sans réelle vision pour le développement de la ville. Ce choix politique, souvent motivé par des intérêts partisans, a conduit à une stagnation du progrès urbain.
L’absence d’une stratégie claire et d’initiatives concrètes pour réhabiliter les infrastructures routières est alarmante. Les autorités urbaines doivent prendre conscience de l’urgence de la situation et agir rapidement pour éviter que Kinshasa ne devienne un exemple de déclin urbain.
Il est impératif que les citoyens, les leaders d’opinion et les acteurs de la société civile se mobilisent pour exiger des changements. Kinshasa mérite mieux qu’un statu quo insupportable. Les enjeux sont non seulement économiques mais aussi sociaux, car une ville bien entretenue est synonyme de qualité de vie pour ses habitants.
La réhabilitation des routes doit devenir une priorité absolue pour les autorités. Il en va de l’avenir de la ville et de son image. Kinshasa peut redevenir “la belle” d’antan, mais cela nécessite un leadership visionnaire, des investissements ciblés et une mobilisation collective pour faire entendre la voix des citoyens.
Il est temps de mettre de côté les intérêts politiques au profit d’un projet commun : redonner à Kinshasa la place qu’elle mérite sur la scène nationale et internationale.