Se trouvant dans la province du Lualaba, la commune rurale de Fungurume peine à fonctionner comme il se doit. Une crise qui proviendrait de la gestion de l’ancien bourgmestre Christian Munkuto qui, selon quelques membres de la Société Civile Force Vive, aurait laissé des cadavres dans son tiroir.

Contacté, Pascal Kavul, secrétaire technique de cette organisation de la société civile indique que l’ancienne autorité municipale a légué à son successeur beaucoup plus de problème que de l’espoir.

“ Le nouveau bourgmestre a trouvé la caisse vide et pourtant l’entreprise Tenke Fungurume Mining (TFM) verse la redevance mensuellement depuis 2019 à l’arrivée de Christian Munkuto. La TFM n’a jamais eu de retard ni même des contentieux avec la commune. C’est de là que le nouveau bourgmestre est bloqué. Le sortant lui a laissé tout une pléthore de travailleurs avec beaucoup d’arriérés et, même lui, le sortant, s’endettait au nom de la commune ”, indique Pascal Kavul. Et d’ajouter: “ Nous avons participé aux travaux de l’élaboration du budget participatif pendant 21 jours. Jusque-là nous ne sommes pas payé. Le même cas se répercute au niveau de l’administrateur du territoire sortant qui a laissé 950 FC dans la caisse. Les véhicules en disparition, des machines en disparition, des dossiers non achevés. On ne sait plus comment s’y prendre ”.

Notons, par la présence de l’entreprise minière Tenke Fungurume Mining dans cette commune rurale, une enveloppe estimée à des millions de dollars américains en termes de redevance minière est versée chaque année.

Les moyens qui ont permis à l’ancien bourgmestre d’acheter,  pour le compte de la commune, un atelier complet d’engins avec des tracteurs agricoles dont les traces existent dans le site officiel de l’ARMP parce que c’était passé par la procédure de marché public. Ce qui renforce la thèse que ces engins appartiennent bel et bien à la commune de Fungurume. Même la réhabilitation de deux bâtiments destinés à être de résidences officielles du bourgmestre et de son adjoint. 

 Où seraient passés ces engins ainsi que les résidences ?

Selon la même source, les engins déclarés bloqués par Christian Munkuto seraient actuellement entre les mains de l’autorité municipale, après la fin d’un contrat de location avec un entrepreneur privé.

“ Les engins dont on parle, le bourgmestre sortant Christian Munkuto les avait fait louer à un entrepreneur privé sur la RN1. Mais au moment où nous vous parlons, ces engins sont dans l’enceinte de la commune de Fungurume. Et cela après la pression de la société civile ”, insiste Pascal Kavul qui renseigne que les deux résidences officielles seraient, jusque-là, inhabitées.

“ Les deux bourgmestres à leur arrivée, avaient déjà trouvé les deux bâtiments construits. La maison qui était déjà opérationnelle, c’est celle du bourgmestre titulaire, construite par le comité locale de développement. La seconde maison, celle du bourgmestre adjoint était en pleine réfection. Avec la nomination des nouveaux bourgmestres, les autochtones se sont ligués avec les chefs coutumiers et les mouvements culturels locaux pour procéder à de cérémonies coutumières dans le but d’empêcher les autorités municipales entrants d’occuper ces bâtiments, leurs accusant de ne pas être originaire du coin. Ce qui serait à la base de la non occupation jusqu’à ce jour de ces résidences ”, précise-t-il.

Signalons que la TFM finance aussi des projets de cette municipalité et cela dans le cadre de son cahier de charge.

 Un décret qui bloque Kaleng Ntamb

Contrairement à la délimitation officielle, la commune de Fungurume se voit privée d’une grande partie de son espace. Pour cause, la chefferie de Bayeke qui après décentralisation s’est retrouvé dans la province du Haut-Katanga, fait appliquer le décret-loi de 2013, portant délimitation des communes. Ce décret fait à ce que la chefferie de Bayeke ait la plus grande portion de terre dans laquelle se trouvait la commune de Fungurume. Une situation qui a rétréci l’espace de Fungurume avec comme conséquence, baisse de redevance de la commune. Du coup, l’actuel bourgmestre Kaleng Ntamb ne sait plus exécuter d’autres projets. Les services étatiques, tel que le tourisme, l’environnement et autres ne peuvent pas accéder à la chefferie alors que la commune est au centre de la même chefferie. Pourtant, d’autres projets exécutés par la commune, à l’exemple des résidences officielles, se trouvent présentement du côté de la chefferie.

A en croire d’autres sources, la situation dans cette commune n’est plus stable étant donné que le bourgmestre sortant ne recevait plus les fonds de la redevance minière, il y a de cela 7 mois. En cause, les litiges qui opposeraient la société  Générale des carrières et des mines (GÉCAMINES)  à l’entreprise TENKE FUNGURUME MINING (TFM), conséquence logique, plusieurs chantiers sont  actuellement à l’arrêt.

Autre défi à relever pour cette municipalité, ces sont les différends qu’il y a entre les musulmans. Une guerre des camps et de positionnement qui  crée des tensions dans la communauté.

La société civile de la place invite donc les  autorités tant provinciales que nationales de se pencher sur ce dossier afin de permettre à la commune rurale de Fungurume de fonctionner librement ainsi que de faire bénéficier ses administrés des revenus de ladite  entité.

PKTK

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