Le représentant permanent de la République Démocratique du Congo à l’ONU a réaffirmé la position de son gouvernement de ne pas négocier avec les « terroristes » du M23 appuyés, par le Rwanda.

Au cours de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation dans la région des Grands Lacs, Georges Nzongola Ntalaja a justifié cette position ferme par le fait qu’ « aucun pays que nous connaissons aujourd’hui négocie avec les terroristes » et a rappelé que « le Rwanda n’a jamais négocié avec les FDLR ». Alors, demande-t-il, « pourquoi est-ce qu’on demande à nous de négocier avec le M23 ? ».

Le diplomate congolais a précisé aussi que la préoccupation majeure de son gouvernement est la stabilisation de la situation sécuritaire « en désarmant le M23 et d’autres groupes terroristes, majeurs, étrangers et locaux, d’inspiration étrangère, comme les ADF-MTN, CODECO et RED-Tabara ».

De son côté, le représentant permanent du Rwanda à l’ONU, a fustigé le refus ferme de la RDC de dialoguer avec les rebelles du M23. Selon lui, la position des autorités congolaises est un obstacle pour le retour d’une paix durable dans l’Est de la RDC.

Le ton est monté d’un cran entre le gouvernement et le M23 ces derniers jours. Kinshasa n’attend nullement négocié avec ce mouvement armé soutenu par Kigali. Cette position cabre le M23 qui ne jure plus que par un dialogue direct avec les autorités congolaises avant tout processus de désarmement. Félix Tshisekedi puise sur le passé pour justifier sa position: « Nous avons retenu les leçons du passé. Il y a aujourd’hui une nouvelle donne. Le parlement a pris une position claire et ferme la-dessus. Il ne sera désormais plus question de négociation politique avec des groupes armés qui utilisent des moyens militaires contre la RDC ».

Le M23 ne jure que par le dialogue direct avec Kinshasa. Le mouvement sanctionné par les Nations unies en fait le préalable au processus de désarmement.

La partie Est de la République Démocratique du Congo fait toujours face à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers depuis près de trois décennies déjà. Près d’une année déjà, les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali se sont détériorées davantage à la suite de la résurgence de la rébellion du M23 dans la province du Nord-Kivu. Cette rébellion soutenue par le Rwanda s’était emparée de plusieurs localités des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo étranglant peu à peu Goma.

Cephas Kabamba