Simon Kimbangu est né le 12 septembre 1887 à N’kamba. Il est baptisé par la Baptist Missionary Society en 1915 et est formé pour devenir catéchiste. En 1919, il part à Léopoldville dans l’espoir d’y trouver du travail et cherche sans succès de se faire embaucher par les Huileries du Congo belge. Le 6 avril 1921, il se rend chez une femme dont il a entendu dire qu’elle était gravement malade et il l’aurait guérie par imposition des mains.

Au cours des semaines suivantes, il aurait guéri plusieurs personnes affligées de cécité, de paralysie ou d’autres maladies graves et aurait même ressuscité une jeune fille morte depuis trois jours.

Les nouvelles des guérisons se répandent et attirent beaucoup de monde à N’kamba, ce qui alarme les autorités coloniales, en l’occurrence Léon Morel, commissaire de district.

Le 6 juin 1921, à la tête d’une colonne de la Force publique, il se rend à N’kamba en vue d’appréhender Simon Kimbangu. La tentative échoue et Kimbangu parvient à s’enfuir. Néanmoins, plusieurs dirigeants du mouvement sont arrêtés et emmenés à Thysville( actuel Mbanza-ngungu). Les soldats de Morel ayant tiré à balles réelles, on relève un mort et plusieurs blessés.

En septembre 1921, Kimbangu se rend spontanément aux autorités coloniales. Celles-ci décident de le traduire devant un conseil de guerre plutôt que devant un tribunal civil, ce qui prive Kimbangu d’un avocat et de toute possibilité d’appel. Au bout de trois jours d’un procès tendancieux, il est condamné à mort suite à un jugement qui avoue clairement que le pouvoir colonial redoute que ses activités puissent « conduire à la grande révolte ».
Alors que chacun s’attend à une exécution aussi rapide qu’exemplaire, le Roi Albert décide de commuer sa peine en détention à perpétuité.

Les autorités coloniales vont donc transférer Kimbangu à la prison d’Élisabethville au Katanga, à des milliers de kilomètres de sa famille et de son lieu de résidence. Il y restera enfermé jusqu’à sa mort le 12 octobre 1951, ce qui représente une trentaine d’années, une durée de détention plus longue que les vingt-sept années subies par Nelson Mandela.

Héritage

Après la condamnation de Kimbangu, les autorités coloniales tentèrent de briser son mouvement, notamment en reléguant ses principaux disciples dans d’autres régions du pays.

Toutefois, malgré cette répression, le mouvement n’a pas cessé de gagner en importance au point qu’en 2020, environ 10 % des croyants congolais s’en réclament.

De nos jours, l’Église Kimbanguiste est établie dans plusieurs pays à travers le monde.

À la mort de Simon Kimbangu, c’est son fils Joseph Diangienda qui prend la tête de l’Église jusqu’à sa mort survenue le 8 juillet 1992, avant d’être remplacé par son frère Paul Salomon Dialungana Kiangani (1992-2001) puis par son petit-fils Simon Kimbangu Kiangani.

Le nom officiel de l’Église kimbanguiste est depuis 1987 « Église de Jésus Christ sur la Terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu », en sigle EJCSK, anciennement appelée « Église de Jésus-Christ sur la Terre par le prophète Simon Kimbangu ».

Depuis 1921 Nkamba est considéré par les kimbanguistes comme la nouvelle Jérusalem, selon la révélation de Simon Kimbangu.

Aujourd’hui, un grand temple de 100 m de longueur sur 50 m de large comportant 37000 places assises se situe à Mbanza Nkamba, qui est l’unique lieu saint du kimbanguisme.

Au niveau international, l’Eglise kimbanguiste est dirigée par un chef spirituel et représentant légal assisté d’un ou plusieurs adjoints. Il est spirituellement considéré infaillible. Au niveau national, elle est supervisée par un collège national qui a à sa tête un président. À l’instar de chaque pays, il y a des représentants légaux qui ont la responsabilité d’une ou des régions entières.

Pourquoi fêter noël le 25 Mai ?

Paul Salomon Dialungana Kiangani annonce à la veille de l’an 2000 être l’incarnation de Jésus-Christ. Depuis, l’Eglise kimbanguiste a adopté la date du 25 mai comme jour de Noël, à la place du 25 décembre.

Actuellement, c’est Simon Kiangani Kimbangu, petit-fils de Simon Kimbangu, qui dirige l’Eglise kimbanguiste depuis le 26 août 2001. Il réside à Nkamba et a organisé deux conférences internationales dans le but de mieux faire connaître la personnalité spirituelle de Simon Kimbangu. La révision du procès de son grand-père a eu lieu de 22 juillet 2011, où le Congo actuel annule la condamnation pour sédition.

Par ailleurs, un autre petit-fils de Kimbangu revendique l’héritage spirituel, et a fondé une Église dissident.
Si l’Église kimbanguiste se réfère à la Bible et se réclame du Credo de Nicée, elle reconnaît solennellement et proclame universellement Simon Kimbangu, Dieu le Saint-Esprit, Jésus Christ demeurant le Rédempteur de l’humanité. Elle prêche l’amour du prochain, l’obéissance aux lois divines et la pratique des bonnes œuvres, préceptes traduits par la devise Bolingo – Mibeko – Misala.

PM