Accusé de gérer un budget annuel de 2 millions de dollars, le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) sort de son silence. Dans une mise au point publiée ce mardi 6 mai 2025, l’institution dément fermement ces allégations relayées par Valéry Madianga, coordonnateur du Centre des recherches en finances publiques et développement local (Crefdl), lors de son intervention sur les ondes de RFI.

Contrairement à ce qui est avancé, le CNSA affirme que ses ressources budgétaires effectives s’élèvent à un peu plus de 48 000 dollars par mois, soit environ 577 000 dollars par an. Ce chiffre, soutenu par une analyse de l’institut Ebuteli, est bien loin des montants évoqués dans les médias.

L’institution précise que, depuis sa création, seule la rubrique liée à la rémunération de son personnel a été régulièrement financée. « Quant à la prime, elle n’a été versée que durant quatre mois sur une période de six ans », souligne le communiqué. Le CNSA rappelle également qu’il n’a jamais disposé de locaux publics permanents, fonctionnant principalement dans des espaces privés mis à disposition gracieusement par son président, Joseph Olenghankoy — à l’exception des deux premiers mois passés dans la salle des banquets du Palais du Peuple.

L’institut Ebuteli, dans une étude diffusée en avril dernier, qualifiait le CNSA d’« institution fantôme », pointant des écarts entre les budgets votés et ceux effectivement exécutés entre 2020 et 2023. En 2023, plus de 4 500 milliards de francs congolais (FC) avaient été votés pour l’institution. Pour 2024 et 2025, le budget reste stable à environ 3 840 000 000 FC. Toutefois, selon Olenghankoy, ces montants n’ont jamais été alloués en totalité.
Créé dans le sillage de l’accord politique du 31 décembre 2016, le CNSA devait superviser la mise en œuvre de cet engagement national et veiller à l’organisation d’élections transparentes et apaisées. Soutenu à l’époque par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, son rôle était censé s’éteindre avec la fin du processus électoral.

Mais la question de la dissolution du CNSA fait débat. Selon sa loi organique, l’institution devrait cesser d’exister à la fin du cycle électoral. Pour Joseph Olenghankoy, ce cycle inclut les scrutins locaux et municipaux qui n’avaient pas été organisés en 2018. Il estimait, dans un entretien accordé en mars 2024, que la mission du CNSA restait donc d’actualité jusqu’à la tenue complète de ces élections.