Le débat fait rage au sein de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo concernant la prolongation de l’état de siège en vigueur depuis trois ans dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Les députés nationaux de l’Est continuent à contester la mesure de l’état de siège instauré par le président de la république, Félix Tshisekedi pour rétablir la paix en proie aux violences depuis près de trois décennies.

Malgré que 331 députés sur 338 aient voté en faveur de cette nouvelle prorogation lors de la séance plénière du 19 septembre, cette décision n’a pas plu à ces députés opposés à la prorogation, comme Willy Mishiki, élu de Walikale.
Ils dénoncent l’inefficacité de l’état de siège, qui, selon eux, n’a pas réussi à restaurer la paix et la sécurité dans les régions concernées.

Dans une vidéo partagée sur le réseau social X, Willy Mishiki a exprimé sa frustration indiquant qu’aucune ville n’a été récupérée depuis sa mise en place. “Nous ne sommes pas des pions. Notre seule exigence est d’être écoutés.” a-t-il déclaré.
Pour son collègue Gratien De Saint-Nicolas Iracan Unen, l’élu de l’Ituri, l’état de siège est devenu un business pour les militaires.
« Le nombre de morts et de déplacés continue d’augmenter. Nous avons en tout cas la conviction aujourd’hui que l’état de siège est devenu un business tout simple pour les militaires et les généraux qui sont sur terrain. On sait voir un conflit net entre la population et les officiers militaires qui sont sur terrain. On les accuse de faire les exploitations illicites de minerais, de chercher plus d’argent que d’aller protéger la population », a expliqué Gratien De Saint-Nicolas

Les députés en faveur du maintien de l’état de siège soutiennent qu’il est imprudent de lever cette mesure alors que l’insécurité demeure omniprésente au Nord-Kivu et en Ituri. Ils soulignent que l’état de siège a été instauré pour tenter de rétablir la paix face à des conflits armés persistants, et que sa levée pourrait aggraver la situation.

Décrété en mai 2021 par le président de la République dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, cette mesure spéciale qui confie l’administration entre les mains des militaires, avait pour objectif de mettre fin à l’insécurité. Mais trois ans après, aucun progrès n’a été constaté à ce niveau.