16 ONG actives dans le domaine de la santé, le développement et la lutte contre les inégalités en RDC ont récemment demandé au Président de la République d’agir pour garantir un accès aux traitements et aux vaccins Covid 19 gratuit pour tous ceux qui en ont besoin. L’accès aux soins de santé pour des personnes dans le besoin est un droit, et dans ce cas aussi au vaccin.

Alors que les premiers vaccins fournis par Covax sont arrivés en RDC, ceux-ci ne couvrent que 3% des besoins, même les cibles prévues estimées à 20% ne seront pas couvertes avant la fin de l’année prouvant les limites du système Covax, et le besoin d’une production délégués afin de vacciner tous ceux qui en estiment le besoin.

Les quantités disponibles signifient que seul trois pour cent des habitants de ces pays peuvent espérer être vaccinés d’ici le milieu de l’année, et seulement un cinquième au mieux d’ici la fin de 2021.

Entre temps les pays à revenus élevés vaccinent une personne toutes les secondes alors que la majorité des pays les plus pauvres n’ont pas encore administré une seule dose.

Nombre de ces pays au revenus élevés, dont les États-Unis, le Royaume-Uni ainsi que l’Union Européenne, bloquent une proposition de plus de 100 pays en développement qui doit être examinée ces jours-ci à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Les 10 et 11mars, plus de 100pays en développement, au premier rang desquels l’Afrique du Sud et l’Inde, plaideront une nouvelle fois auprès de l’OMC pour demander une dérogation à l’Accord sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), ce qui permettrait de lever les obstacles juridiques à ce que davantage de pays et de fabricants produisent des vaccins, protègent leur population et s’engagent sur la voie du relèvement économique

Mohammed Yunus, prix Nobel de la paix rajoute : “Pour le monde riche, cette proposition d’acte de solidarité humaine visant à garantir que les médicaments et les vaccins parviennent simultanément à toute la famille humaine est dans son propre intérêt, et non pas seulement un acte de charité. ” Nous devons agir dès maintenant. Il n’est pas question de faire marche arrière. Il est absolument injuste que les pays riches, qui ont suffisamment de vaccins pour protéger leur population, bloquent la dérogation à l’Accord sur les ADPIC qui pourrait aider les pays pauvres à obtenir les vaccins dont ils ont tant besoin.»

Tous les grands laboratoires qui mettent au point des vaccins ont bénéficié de milliards de dollars de subventions publiques, et pourtant ces mêmes sociétés pharmaceutiques se voient accorder le monopole de leur production et des profits associés. Au même moment, partout dans le monde, des sociétés compétentes pour produire les vaccins seraient prêtes à en produire davantage pour peu qu’on leur donne accès à la technologie et au savoir-faire aujourd’hui jalousement gardés par ces géants pharmaceutiques.

Pour vaincre le virus, il faut produire suffisamment de doses de vaccin dans différentes régions du monde, à un prix abordable, avec des allocations mondiales et un vaste déploiement gratuit dans les communautés locales. Mais jusqu’à présent, le monde échoue sur ces quatre fronts.
Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA, déclare: «Face à tant d’altruisme, de sens du sacrifice et d’héroïsme, la People’s Vaccine Alliance dénonce l’hypocrisie, l’absence de solidarité humaine et les intérêts particuliers à court terme qui sapent les efforts pour combattre le virus dans les pays. Seule une mobilisation réellement mondiale de la production de vaccins pour accroître rapidement le nombre de doses abordables disponibles permettra d’y parvenir.»

Le groupe des pays africains à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) a soutenu la démarche de l’Afrique du Sud et l’Inde. Nous sollicitons que le Président Tshisekedi puisse saisir cette l’opportunité de sa présidence de l’Union Africaine pour marquer la solidarité de cette institution à la proposition de l’Afrique du Sud et de l’Inde d’une dérogation à l’OMC afin que l’histoire ét les vaccins soient un jour produit au Congo souverain mais qu’entre-temps cela permette de :

Produire plus de vaccins, gratuit pour tout le monde, partout et distribué selon les besoins sans exceptions
Partager de la technologie, science et expertise des vaccins à travers l’OMC et le mécanisme CTAP de l’OMS
Investir plus dans les systèmes de santé et la capacité des prestataires de santé pour faire face à cette et à de possibles futures pandémies.