En République démocratique du Congo, le climat politique est tendu à l’aube des élections générales prévues en décembre 2023, selon le calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). A cet effet, les ambassades des États-Unis, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, la République Tchèque, et de la Délégation de l’Union européenne réitèrent leur volonté d’accompagner la RDC et la population congolaise sur la voie d’élections compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes en décembre 2023. Elles ont passé en revue l’actualité électorale et ont épinglé un certain nombre de défis.
« Nous appelons également au respect des droits démocratiques fondamentaux et à l’égalité des chances pour tous les candidats. Nous condamnons les efforts visant à diviser la population sur la base de l’appartenance ethnique, de la langue, de la région ou de l’origine, et nous appelons les parties prenantes à promouvoir l’inclusion plutôt que la division et à condamner la diffusion de discours de haine », disent-elles.
Et d’ajouter : « Nous réitérons nos préoccupations concernant l’usage excessif de la force en réponse aux récentes manifestations, les restrictions imposées à la liberté de mouvement ainsi que les arrestations arbitraires. Nous prenons note de l’annonce d’enquêtes, et nous les encourageons, sur l’usage excessif de la force par les forces de sécurité lors des manifestations. Les forces de sécurité doivent respecter les droits des citoyens qui sont inscrits dans la constitution », ajoutent ces ambassades ».
La perception engendrée par le déroulement de l’audit du fichier électoral fait manquer une occasion de renforcer la confiance de toutes les parties prenantes, constatent ces 16 pays occidentaux et l’UE.
« Nous prenons note du nettoyage interne du fichier électoral par la CENI et de l’audit qui s’en est suivi. Cependant, nous constatons les préoccupations que la mise en œuvre de l’audit n’a pas favorisé la perception par le public d’un contrôle indépendant et transparent, manquant ainsi une occasion importante de renforcer la confiance de toutes les parties prenantes », disent ces représentations diplomatiques.
Ainsi, elles recommandent vivement à la CENI de s’engager avec un maximum de transparence et de réactivité, en dialogue avec toutes les parties prenantes, afin de renforcer la confiance de la population congolaise dans les résultats de ces efforts. À ce sujet, elles encouragent la tenue de cadres de concertation de la CENI avec la société civile et les partis politiques.
A six mois de la convocation des scrutins, une frange de l’opposition congolaise constituée d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, ECiDé de Martin Fayulu, LGD de Matata Ponyo et Envol de Delly Sesanga a lancé une série de manifestations contre le processus électoral « chaotique » qui serait entrain de préparer un nouveau hold-up électoral en faveur de l’actuel Président Tshisekedi.
Cephas Kabamba