Le Président du Botswana Mokgweetsi Masisi est en visite de travail à Kinshasa, capitale de la RDC, ce lundi 15 mars. Il est venu régler un différend avec son homologue congolais Félix Tshisekedi.
Selon les informations de Jeune Afrique, Mokgweetsi Masisi souhaite dégager un consensus avec Félix Tshisekedi autour du candidat au poste de secrétaire exécutif de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dont l’élection aura lieu en août. Seuls leurs deux pays ont statutairement droit, cette année, de présenter des candidats.
Le Botswanais tente de persuader son homologue de retirer la candidature de Faustin Luanga Makela. Toujours en Suisse, ce dernier devrait arriver à Kinshasa en avril pour se lancer dans des actions de lobbying. Sauf qu’aucune organisation n’a, jusqu’ici, été mise en place à la présidence afin de gérer sa campagne. Et que la RDC fait face à plusieurs difficultés notamment financières, accusant un retard dans sa cotisation à la SADC de 3 millions de dollars, alors que le Botswana est en règle. Ceci avait déjà coûté cher à cet économiste congolais qui avait tenu jusqu’au dernier sprint de l’élection, l’année dernière, du secrétaire exécutif de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
Selon Martin Ziakwau, professeur en Relations internationales, « La RDC est par ailleurs considérée comme étant géographiquement et diplomatiquement en périphérie de la SADC. Ceci constitue un obstacle majeur que la diplomatie congolaise devrait surmonter à travers une forte implémentation nationale des politiques de cette organisation intergouvernementale d’intégration régionale ».
Félix Tshisekedi a, en effet, demandé aux pays de la SADC un appui dans le cadre d’une coalition régionale afin de lutter conjointement contre les ADF (groupe armé d’origine ougandaise qui sévit à Beni) mais il n’en a pas encore ratifié le Protocole de défense mutuelle. La SADC estime que cette question de l’insécurité devrait en outre être gérée conjointement avec la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
Pour rappel, la RDC n’a pas de permanence au siège de SADC situé à Gaborone. C’est sa mission diplomatique en Afrique du sud qui fait office de représentation permanente auprès de la SADC.
Pour se relancer dans la bataille diplomatique, la RDC doit stratégiquement tenter de mobiliser en sa faveur l’Afrique du sud, première puissance au sein de la SADC, le Mozambique, actuellement à la tête de cette organisation, ainsi que les trois pays voisins membres de cette communauté régionale, à savoir l’Angola, la Tanzanie et la Zambie. « Mais Kinshasa entretient des relations en dents de scie avec la plupart de ces pays », fait remarquer l’internationaliste Martin Ziakwau.