Lors du sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la question de l’organisation administrative dans les zones occupées par la rébellion du M23 en République Démocratique du Congo (RDC) a été au cœur des discussions. La ministre des affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a présenté un compte-rendu du sommet ce vendredi, mettant en lumière des préoccupations majeures concernant la situation dans l’Est du pays.

Kayikwamba a exprimé des inquiétudes quant à la mise en place d’« autorités illégitimes et illégales » par le Rwanda, en collaboration avec le M23, en particulier dans le territoire de Rutshuru. Elle a qualifié ces actions de « violation flagrante de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République Démocratique du Congo », ajoutant que cet aspect a été fermement condamné par les États membres de la SADC.

Cette problématique, qualifiée de « dangereuse » par le gouvernement congolais, a également été abordée lors du Conseil des ministres de la semaine précédente. Le vice-premier ministre de l’intérieur, Jacquemain Shabani, a souligné une escalade des tensions, mentionnant la reconnaissance de fausses autorités coutumières, qui cherchent à légitimer une nouvelle organisation en dehors des populations autochtones.

Shabani a également alerté sur le phénomène de « transplantation de la population étrangère » dans les villages et maisons des Congolais, qui se retrouvent aujourd’hui réfugiés dans divers camps de déplacés. Cette situation pose de sérieux défis à la stabilité et à la paix dans la région.

Le M23 contrôle de vastes zones dans plusieurs territoires, notamment Rutshuru, Nyiragongo, Masisi, Walikale et Lubero. Dans ces zones, la rébellion a nommé des autorités politico-administratives et coutumières, exacerbant ainsi la crise humanitaire et politique.

Le sommet de la SADC a donc été un moment crucial pour aborder ces enjeux, avec une forte volonté des États membres de soutenir la RDC dans sa lutte pour la préservation de son intégrité territoriale et de sa souveraineté. La communauté internationale observe de près cette situation, espérant une résolution pacifique et durable à cette crise complexe.