La République Démocratique du Congo (RDC) traverse une crise humanitaire et géopolitique d’une ampleur sans précédent depuis plus de deux décennies. Cette situation complexe, analysée par l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), met en lumière les dynamiques de prédation économique, les conflits ethniques instrumentalisés et les luttes géostratégiques qui transcendent les frontières de la RDC.

Pour l’ODEP, la tragédie congolaise dépasse les simples catégories classiques de conflits. Elle s’inscrit dans un contexte global où la guerre est utilisée comme un moyen de continuer le pillage systématique des ressources du pays.

La guerre comme instrument de prédation économique

Les régions de l’Est de la RDC, riches en ressources stratégiques telles que le cobalt, le coltan, l’or et le lithium, sont au cœur d’un conflit où la vie humaine semble perdre toute valeur face à la voracité des puissances mondiales et des élites locales corrompues. Selon l’ODEP, plus de six millions de Congolais ont perdu la vie, et des millions d’autres ont été déplacés. Malgré ce lourd tribut, l’aide publique congolaise est d’une dérision extrême, représentant seulement 150 francs congolais par personne, soit quelques centimes de dollar, ce qui soulève des interrogations cruciales sur l’engagement réel de l’État envers ses citoyens et l’ampleur de la solidarité nationale.
L’ODEP met également en lumière la responsabilité des puissances occidentales et des États voisins, comme le Rwanda et l’Ouganda, qui ont exacerbé la crise congolaise en intervenant militairement et en soutenant des groupes armés. L’Observatoire décrit l’énorme hypocrisie des puissances occidentales, qui, tout en condamnant officiellement la violence, continuent d’appuyer, directement ou indirectement, les régimes responsables de l’exploitation des ressources naturelles du pays. Selon l’ODEP, cette duplicité diplomatique est un aspect central du néocolonialisme qui fragilise davantage la souveraineté congolaise. La Belgique, ancienne puissance coloniale, continue d’agir en acteur influent dans la déstabilisation de la RDC, un phénomène analysé par l’ODEP sous un angle critique, en soulignant la continuité des ingérences post-coloniales.