L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, ASADHO en sigle, accuse l’Agence Nationale de Renseignements de violation des droits des citoyens congolais tant à Kinshasa qu’en Provinces.

Dans une communiqué rendu public ce lundi 28 mars, l’ASADHO se dit préoccupée par le silence du président de la république, Félix Tshisekedi face à “la multiplication des cas de violation des droits fondamentaux” dont l’ANR serait coupable.

D’après cette association des droits de l’homme, les mauvaises pratiques de l’ANR décriées sous l’administration du Président Joseph Kabila sont revenues. Il s’agit notamment des cas de torture, arrestation pour des faits civils, enlèvements et non accès des personnes arrêtées aux membres de leur famille et aux avocats.

L’ASADHO mentionne de manière particulière les cas ci-après :

  1. Monsieur François BEYA, Conseiller Spécial en matière de sécurité du Président TSHISEKEDI, arrêté depuis le 5 février 2022 n’a jamais eu accès à un avocat ;
  2. Monsieur Claude KIDICHO, protocole au CNS, enlevé à partir de son bureau au Mont-Ngaliema, en date du 03mars 2022, s’est retrouvé en détention à l’ANR(UZB). Il n’a pas droit à la visite des membres de sa famille ni accès aux avocats ;
  3. Le Colonel Arsène MATATA MISIMBO arrêté et détenu depuis le 14 février 2022 à l’ANR est privé de la visite des membres de sa famille et de la possibilité d’être assisté par un avocat ;
  4. Monsieur Pierre KALENGA, Commandant de sécurité au CNS enlevé depuis fin février 2022, s’est retrouvé en détention à l’ANR(UZB) sans la possibilité de voir les membres de sa famille ni d’accéder aux services des avocats ;
  5. Maître KIAMA, Avocat au Barreau de KWILU est en détention à l’ANR(3Z) depuis le début du mois de mars 2022, pour un conflit parcellaire. Il n’a pas accès aux membres de sa famille ni à un avocat ;
  6. Monsieur Luc MULOPWE, membre du parti politique ECIDE, arrêté et détenu à l’ANR(3Z) depuis le 14 janvier 2022 n’a jamais eu accès aux membres de sa famille ni aux services d’un avocat.

L’ASADHO rappelle au Président de la République que les actes posés par l’ANR violent les articles 18 et 19 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, d’une part, et qu’on ne peut pas construire un Etat de droit en acceptant que les lois du pays soient violées pour telle ou telle autre raison.

Pour elle, le silence du Président de la République est considéré comme une acceptation de ces actes illicites.
Elle appelle avec insistance le chef de l’État à sanctionner et à faire arrêter tous les fonctionnaires de l’ANR qui ont violé la Constitution du Congo.