A deux ans des élections de 2023, des conseillers, ministres, députés proches du Président de la République montrent leurs vrais visages. En lieu et place de s’occuper des bien être de la population, chacun cherche à se remplir ses poches. Des projets adhoc conçus et mis en œuvre en toute opacité depuis l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême.

Le spectacle désolant de ces derniers jours a donc démontré que la population congolaise est face à des individus, qui n’ont qu’un seul but, chercher de l’argent et améliorer leur vécu quotidien après 37 ans ce lutte dans l’opposition.

A titre illustratif, le trésor public a sorti 14 millions de dollars pour construire ou réhabiliter quelques infrastructures dans le Kasaï-Oriental, dans le cadre du projet « Tshiselejelu ». Comment peut-on payer la réhabilitation d’une école à 3 millions de dollars, pourtant le manuel de procédure élaboré à l’enseignement primaire et secondaire fixe le coût à environ 50.000 dollars $ pour les milieux ruraux ou périurbains et quelques 125.000 dollars $ dans des grandes villes du pays, pour six salles de classe plus un bureau du gestionnaire et des points d’eau.

«Nous avons construit 4 complexes scolaires à Mbuji-mayi et 2 écoles à Mupompa à 14 millions de dollars. Tout est en ordre », déclare Mercelin Bilonda, conseil de Thisekedi en matière de l’économie et finances. Sans gêne ce dernier menace les élus qui oseraient présenter une autre version de fait.

Les problèmes relevés ne sont pas nouveaux. Dans le cadre de la mise en œuvre du programme des 100 jours lancé en mars 2019, les congolais se souviennent des écoles réhabilitées à 1,8 millions de dollars (Complexe scolaire Mokengeli) et 3 millions de dollars (complexe scolaire Camp Colonel Tshatshi) dans la ville de Kinshasa. Ce, en violation de la procédure régulière, révélait le procès des 100 jours et les organisations de la société civile. Dans le même programme, plus de 400 millions de dollars, décaissés par l’Etat, se sont volatilisés, des personnalités arrêtées pour détournement de dernier public sont aujourd’hui tous libres.

Guéguerre dans les mines et à la francophonie

Le même spectacle est aussi vu dans les mines et l’organisation des jeux de la francophonie prévue au troisième trimestre de 2022 à Kinshasa. D’abord, une commission “irrégulière” créée par Félix Tshisekedi le 2 Août 2021 se précipite avec le Ministère des finances l’évaluation ou de clarification des données relatives aux ressources minérales, dans le cadre de l’actionnariat de la Gécamines dans le projet minier TFM (Fungurume Mining). Le directeur de cabinet Félix Tshiesekedi s’appose à l’immixtion du ministère des finances dans la révisitation du contrat signé entre les deux parties, d’après un courrier du 5 janvier signé par Guylain Nyembo, son directeur de cabinet. A la clé, la retrocommission, révèlent plusieurs sources à la rédaction.


Par ailleurs, au cours de la même période de janvier, une nouvelle affaire a éclaté à la Présidence de la République. Didier Tshiyoyo a été démis de ses fonctions de Haut Représentant du Chef de l’État aux IX ème Jeux de la Francophonie. Un rapport de l’Oif (Organisation internationale de la francophonie) de juin 2021 révélait l’exécution par ce proche de Tshisekedi des dépenses « non justifiées » ainsi «qu’un manque de transparence» dans la gestion des fonds.
« 961.000 dollars de dépenses restent non justifiées ; le contrat de construction du village des jeux, initialement budgétisé à 41 millions de dollars, son coût a littéralement explosé à 113 millions de dollars », a renseigné le comité national de 9e jeux de la Francophonie (CNJF).

L’argent de Covid dans les poches ?

Les conseillers de Félix Tshisekedi sont très actifs sur les affaires d’argent, jouant le rôle dévolu au gouvernement. On les a aussi aperçus dans la gestion de 50,7 millions de dollars décaissés par le Fonds monétaire international (Fmi) dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus entre Avril et décembre 2020. Le Docteur Roger Kamba, conseiller spécial du chef de l’Etat en charge de la couverture maladie universelle et coordinateur de la Task Force présidentielle de la riposte contre le Covid-19 et le Ministère de la santé, affirme la cour des comptes, ont abusé de leur statut pour influencer la gestion de fonds covid-19.
Ces deux personnalités sont accusées par les enquêteurs d’avoir surfacturé plusieurs marchés publics. C’est le cas de la société Pharmakina, qui a changé, selon les auditeurs, le prix d’une boite d’hydroxy chloroquine de 15 à 35 USD, soit une augmentation unitaire de 133,33% à l’espace de 48 heures, le 2 avril 2020 après avoir déjà conclu le marché avec la task force présidentielle. Au lieu de 11.875 boîtes valant les 178.125 dollars reçus du trésor, Pharmakina n’a livré que 5.900 boîtes d’hydroxychloroquine et la livraison des boîtes restantes de 6.785 pour un montant de 101.775 USD n’a jamais été effectuée, précisent ils.


Par ailleurs, la cour des comptes pointe la responsabilité de l’ex-Ministre Ministre des finances Sele Yalaghuli et du Docteur Roger Kamba pour avoir engagé et autorisé un paiement « irrégulier » de 157.099,78 USD à la société Navitrans, pour le dédouanement de six conteneurs, pourtant exonérés par l’Etat le 24 Avril 2020. Deux de ces conteneurs appartenaient à l’hôpital Saint Joseph, sous douane depuis près d’une année, précisent les auditeurs. Toutefois, insérés “frauduleusement” dans la facture pour faire supporter à l’Etat indûment des frais douaniers et de transport de Matadi à Kinshasa.


Entre-temps, l’action du gouvernement est foulée aux pieds. Le premier ministre et ses ministres deviennent des figurants, pourtant investis par le parlement. Des nombreuses voix se sont levées pour demander à Félix Tshisekedi de stopper ce gouvernement parallèle, nettoyer sa cour, à la justice de faire son travail.

Ukiabi