Alors que la maladie à Mpox, (autrement appelé variole du singe) continue de se propager dans certaines de la République Démocratique du Congo, les quartiers populaires de la ville de Kinshasa, semblent échapper aux campagnes de sensibilisation et de prévention.
C’est le cas des habitants de la commune de Kisenso qui en dépit des efforts globaux pour lutter contre cette épidémie, manquent cruellement d’informations sur cette maladie, mettant ainsi leur santé en danger.
Le Mpox, une maladie zoonotique virale, qui a refait surface depuis le mois de janvier 2023 en RDC, avec une recrudescence inquiétante des cas dans quelques provinces du pays dont la ville de Kinshasa. La RDC a enregistré depuis janvier plus de 19 000 cas de la maladie, et plus de 650 décès, selon les chiffres communiqués mardi par le ministère de la Santé.
Un manque criant d’information
Malgré la proximité de Kisenso avec la commune de Limete, épicentre de l’épidémie à Kinshasa, peu de programmes de sensibilisation à grande échelle y ont été implantés. De nombreux habitants disent ne pas avoir entendu parler de la maladie, et ceux qui en ont entendu parler ne savent pas comment elle se transmet ou comment se protéger. “Ici on entend seulement parler de cette maladie à la radio, à la télé et parfois des images sur nos téléphones. Mais jusque-là personne n’est venu nous expliquer ce que c’est vraiment, ni nous sensibiliser sur les gestes barrières à observer pour éviter cette épidémie.”, confie Lajoie Vangu, une habitante du quartier Kisenso-Gare.
Ce manque de communication publique est particulièrement préoccupant dans une communauté où l’accès aux soins est limité et où l’hygiène publique est souvent déficiente. Avec une population vivant dans des conditions précaires et des infrastructures sanitaires rudimentaires, le risque d’une propagation rapide du virus est d’autant plus élevé.
Un système de santé débordé
Les agents de santé locaux reconnaissent que l’absence de formation spécifique sur cette maladie complique encore plus leur tâche. “Nous n’avons pas encore reçu ni vaccins ni matériels pour diagnostiquer cette maladie. Nous faisons face à d’autres urgences sanitaires de tous les jours, avec peu de moyens que nous disposons”, déclare Esther Beya infirmiere d’un centre de santé de la place.
La situation à Kisenso met en lumière une fois de plus l’inégalité dans l’accès à l’information et aux soins de santé dans les quartiers populaires de Kinshasa. Alors que la capitale congolaise est confrontée à plusieurs défis sanitaires, il est crucial que les autorités et les partenaires internationaux interviennent rapidement pour sensibiliser les populations et freiner la propagation de la maladie.
Transmissible à l’homme par contact avec des animaux infectés ou d’autres humains, elle se manifeste par de la fièvre, des éruptions cutanées et parfois des complications graves.
En attendant, La première livraison de vaccins contre le Mpox en RDC qui est attendue ce jeudi, les habitants de Kisenso espèrent une meilleure prise en charge et surtout, des actions concrètes pour protéger leur santé.
Isaac Elanga (stagiaire UNISIC)