Le 17 décembre, la situation sécuritaire dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, s’est gravement détériorée avec l’occupation de la cité de Buleusa par les rebelles du M23. Située dans le groupement d’Ikobo, cette ville frontalière avec le territoire de Lubero a été le théâtre de près de huit attaques menées par les assaillants. Des informations indiquent également que d’autres offensives ont été lancées depuis la chefferie de Bwito, dans le territoire de Rutshuru.

Le Mwami Godefroid Likanga Makasi, chef du groupement Ikobo, a rapporté à ACTUALITE.CD que les rebelles se sont infiltrés dans sa région, causant la mort d’au moins deux civils et poussant de nombreux habitants à fuir vers le centre de Walikale. “Le M23 était déjà présent dans mon groupement. Hier, ils étaient au village de Busimba, et aujourd’hui à midi, ils ont pénétré à Buleusa après des affrontements avec l’armée,” a-t-il expliqué.

Le M23 avait précédemment établi sa présence dans le territoire de Walikale via Masisi et a occupé plusieurs villages dans le groupement de Kisimba. Ils ont tenté sans succès de prendre d’assaut Pinga, où se trouve une base militaire. L’attaque actuelle, qui provient de Lubero, suscite de vives inquiétudes dans la région.

Un responsable d’une radio locale, également en fuite, a exprimé ses craintes face à l’escalade des violences : “Nous redoutons un embrasement de la situation, d’autant plus que la population de Buleusa a dû fuir. Des bombes ont été lancées par le M23, entraînant plusieurs blessures. Les autorités doivent agir.”

Les conditions géographiques compliquent la situation, car la zone est difficilement accessible en raison de la densité forestière, avec des routes impraticables. Il faut environ huit jours de marche à pied pour atteindre Walikale centre depuis Buleusa.

L’occupation de Buleusa survient après une offensive du M23 dans le Lubero, qui a permis aux rebelles de s’emparer d’Alimbongo, un point stratégique pour l’armée, depuis l’instauration d’un cessez-le-feu le 4 août dernier. Les événements récents soulignent la fragilité de la paix dans cette région déjà marquée par des conflits persistants.