Félix-Antoine Tshisekedi, le Chef de l’État congolais, a intensifié son offensive en faveur d’un changement de la Constitution actuelle lors d’un meeting à Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele. Il a exhorté la population à ne pas céder aux discours divisifs de ses opposants, affirmant que la question constitutionnelle concerne directement le peuple congolais.
« Je ne veux pas que quiconque interdise au peuple congolais de réfléchir sur cette question qui concerne leur pays », a déclaré Tshisekedi. Il a souligné que la Constitution en vigueur est le produit d’intérêts étrangers, conçue pour maintenir la République Démocratique du Congo dans un état de fragilité. Il a promis que la révision serait confiée aux Congolais eux-mêmes, afin d’examiner et d’améliorer le texte.
En réponse aux accusations de l’opposition, qui le soupçonne de vouloir briguer un troisième mandat, Tshisekedi a nié fermement ces allégations. « Ce que je cherche, c’est de faire en sorte que mon pays soit sur la bonne voie pour mon successeur », a-t-il affirmé, promettant de veiller à ce que la population ne soit pas manipulée sur cette question cruciale.
Tshisekedi a également appelé à la méfiance envers ceux qui tenteraient de semer la discorde. « Ne vous laissez pas tromper. Ces discours proviennent d’ennemis qui reçoivent des injonctions de l’extérieur », a-t-il averti, déclarant qu’il n’est pas venu pour nuire à son propre peuple.
Cependant, cette initiative a suscité de vives réactions parmi l’opposition. Le 18 novembre, des figures politiques comme Delly Sesanga et Jean-Claude Katende ont dénoncé des « manœuvres antidémocratiques », tandis que Martin Fayulu a réaffirmé son engagement à s’opposer à toute révision constitutionnelle.
La question de l’interprétation de l’article 217 de la Constitution est également au cœur des débats. Certains acteurs politiques estiment que les changements proposés pourraient enfreindre les dispositions légales. Le mouvement citoyen LUCHA a annoncé une série d’actions à travers le pays pour s’opposer à ce projet présidentiel, le qualifiant de tentative de prolonger le mandat de Tshisekedi au-delà des deux mandats constitutionnels.
L’avenir politique de la RDC semble incertain alors que le débat sur la Constitution continue de diviser le pays. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer l’issue de cette bataille autour de la révision constitutionnelle.