La République démocratique du Congo, notre nation martyre, ploie sous le poids d’une menace existentielle, et le silence assourdissant de certains de nos « leaders » est une trahison que l’histoire ne pardonnera pas.

Au cœur de cette tempête, un nom résonne avec une amertume particulière : celui de Vital Kamerhe. Sa trajectoire politique, faite d’alliances opportunistes et de volte-face, soulève aujourd’hui une question lancinante qui brûle les lèvres de chaque Congolais épris de dignité : Pour qui roule Vital Kamerhe ?

Les griefs à son encontre s’alourdissent, d’abord avec l’affaire du procès des 100 jours. Ce dossier, passé au vu et au su de tous, même des non-initiés au droit, a clairement démontré son implication dans le détournement de 57 millions de dollars avec Jammal, le Libanais. Un passé qui devrait l’inciter au silence, car si l’on devait remonter l’histoire, il figure, lui aussi, sur la liste de ceux que Constant Mutamba avait voulu traquer.

L’Est du pays, meurtri et ensanglanté, est le théâtre d’un drame que le monde semble ignorer, mais que nous, Congolais, ressentons jusque dans les fibres les plus fines de nos cœurs. Les pseudo-massacres de Moba, annoncés par Vital Kamerhe au perchoir de l’Assemblée nationale, avec un bilan imaginaire, effroyable tout de même, de près de 300 vies fauchées, ne sont pas de simples faits divers. Ils sont, à l’évidence, perçus comme un macabre ballon d’essai, une diversion cynique destinée à endormir la vigilance d’une population déjà épuisée. Pendant que les larmes coulent pour nos frères et sœurs massacrés, la véritable menace, celle de l’AFC et du M23, se profile avec une clarté terrifiante.

L’hypothèse que ces rebelles puissent prendre Uvira et traverser le lac Tanganyika pour déferler sur la province du Tanganyika n’est pas une chimère. C’est un scénario cauchemardesque, dont les prémices sont déjà visibles dans le silence complice, l’inaction calculée, et les prises de position ambigües de ceux qui devraient être si pas nos protecteurs, mais à tout le moins, des guetteurs. Et c’est là que le rôle de Vital Kamerhe devient d’autant plus insidieux. Ceux qui rappellent qu’il n’a jamais mobilisé les Kivuviens pour barrer la route au M23 ne font que pointer du doigt une réalité accablante.

Où était le patriote ardent, le défenseur du peuple, lorsque nos terres étaient pillées, nos enfants massacrés, nos mamans et sœurs violées et violentées ? Le nationalisme, le vrai, se forge dans la résistance, pas dans le calcul politique. Sa récente ascension à la tête de l’Assemblée nationale, perçue par certains comme une victoire, ressemble plutôt à une mise en orbite savamment orchestrée par des forces occultes, dont les intérêts ne sont certainement pas ceux du peuple congolais. Et que dire de cette exigence d’ouverture des banques dans l’Est, formulée par Vital Kamerhe, rejoignant étrangement celle de l’AFC/M23 ?

Certes, la revitalisation économique de nos provinces est une nécessité. Mais la coïncidence de cette revendication avec celle d’un mouvement armé qui déstabilise la région est-elle le fruit du hasard ou d’une collusion inavouable ?

Le cynisme atteint son paroxysme lorsque l’on se souvient du « plus grand acte de générosité » de Kamerhe : 30 vaches offertes au fils du Général rwandais Kabarebe. Trente vaches, symbole de richesse et de prospérité, offertes à un dignitaire d’un pays dont les agissements dans l’Est sont, de l’avis de tous, ceux d’un agresseur ! Ce geste, au-delà de l’indécence, est une insulte à la mémoire de nos morts et une gifle à la face de notre souveraineté.

Enfin, la fine phrase prononcée à l’encontre de Constant Mutamba, lors de l’examen de la réquisition de Firmin Mvonde pour sa poursuite en justice, n’est pas un simple dérapage. Elle est une révélation. Elle démontre un mépris flagrant pour les institutions, pour la justice, et surtout, pour ceux qui osent défier le statu quo. Elle est le reflet d’une assurance insolente, celle de quelqu’un qui se sait intouchable, protégé par des forces qui opèrent dans l’ombre.

Non, le peuple congolais n’est pas dupe. Le temps des compromissions et des trahisons doit cesser. La menace qui pèse sur le Tanganyika n’est pas une simple spéculation. Elle est la conséquence directe d’une politique étrangère douteuse et d’une complaisance inacceptable envers nos agresseurs. Il est temps de se lever, de dénoncer avec force et sans ambages les louvoiements et les accointances suspectes. Il est temps d’exiger des comptes. Car tant que la question demeurera en suspens – Qui est derrière Vital K’amère ? – la RDC continuera de sombrer dans les abysses de l’incertitude et de la violence. Le nationalisme n’est pas un slogan, c’est un devoir sacré. Et ce devoir nous commande aujourd’hui de libérer notre nation de ceux qui, par leurs actes et leurs silences, la livrent aux mains de ses bourreaux.