Onze ans après l’assassinat de son mari, la veuve Chebeya est revenu, pour la première fois, à Kinshasa. Officiellement, c’est pour recevoir un prix, mais certaines sources pensent la venue de la veuve Chebeya, au moment de la réouverture du procès de l’assassinat de son mari n’est pas anodine.

“ Sa présence et son témoignage seront d’une importance capitale pour la justice militaire ”, nous a confié un de ses avocats lors du procès en première instance.

Dans une récente interview à Deutsche Welle, Annie Chebeya n’avait juré que pour la justice.

“ Nous voulons un procès exemplaire qui va démontrer la fin de l’impunité. Nous en tant que famille, moi en tant qu’épouse et mère avec mes enfants, nous voulons que la justice éclate, que ces gens soient punis, qu’il y ait réparation. Pour qu’enfin on puisse pleurer et clore notre deuil car jusqu’à présent, nous sommes dans le traumatisme, la douleur, l’angoisse car nous ne savons pas ce qui s’est passé réellement ”, avait-t-elle exigé.

“ Nous attendons qu’on puisse fixer les choses, surtout que Kenga Kenga a été arrêté… alors puisqu’il est là, qu’on ouvre le procès. Parce que nous, la famille, demandons que la justice soit indépendante. Ce ne sont plus les gens qui ont assassiné Floribert Chebeya et Fidèle Bazana qui sont au pouvoir maintenant, c’est un nouveau président qui est là. Or il prône l’Etat de droit. Alors que la justice se saisisse de ce dossier, qu’Ilunga aussi rentre et que le procès ait lieu. Jusqu’à présent, on n’a pas obtenu de réaction, de réponse positive ”, avait-t-elle renchérit.