Nés au plus fort du parti-État mobutiste des années 1970, ces rassemblements populaires au cours desquels des citoyens s’emparent de l’expression politique au cœur de l’espace public se multiplièrent au tournant des années 1990 avec l’instauration du multipartisme.

Les parlements-debout seront la marque de fabrique de l’UDPS. Ils essaiment parallèlement à la radicalisation de la compétition partisane.

Chaque matin, du lundi au samedi, les parlementaires se rassemblent alors que les citadins entament leur journée de travail. Certains s’arrêtent au parlement quelques instants, tandis que d’autres peuvent y siéger toute la journée, jusque 18h. Les parlementaires s’agglomèrent à proximité des transports publics, des ronds-points et des marchés, des bâtiments administratifs, des artères centrales, des sites animés, passages obligés où transitent les gens.

Leur mode opératoire, c’est ce qu’ils appellent “téléphone rouge”. C’est ça qu’ils utilisent pour communiquer et informer. C’est une sorte de bouche-à-oreille.

Quelqu’un a vu des leaders politiques se rencontrer : téléphone rouge! Quelqu’un a entendu une information importante sur RFI, Jeune Afrique… : téléphone rouge! Tous les matins, chacun donne le résultat de la presse qu’il a suivie.

Par Benjamin Babunga