L’organisme international Médecins Sans Frontières (MSF) alerte sur l’impact des violences incessantes sur plus de 2,8 millions de personnes dans la province de l’Ituri.

A en croire la coordinatrice d’urgence pour MSF, Amande Bazerolle, « les conditions de vie des 26.000 personnes déplacées internes à Boga, dans le territoire d’Irumu, depuis avril 2020 sont Inacceptables ; Ces gens manquent de tout : accès aux soins, nourriture, abris, à l’hygiène. Il n’y a rien, tout est à faire ».

Installées dans des camps improvisés, les familles s’entassent dans des huttes de fortune. L’accès à la nourriture et à l’eau y est limité. La peur des violences persiste et toute possibilité de retour est exclue dans l’immédiat.

Les MSF renseignent que les violences sexuelles, constitues l’un des fléaux qui sévit à Boga. En un mois, MSF a pris en charge 67 patientes. « Ces femmes se font agresser par des hommes armés, sur la route ou dans les champs qu’elles cultivent. Terrorisées, elles n’osent plus s’y rendre », témoigne Amande.
Et d’ajouter « Que certaines continuent à prendre de tels risques, montrent à quel point elles sont acculées pour survivre et nourrir leur famille ». Poursuit-elle.

En effet, l’abandon des champs, principale source alimentaire de ces familles, aggrave la malnutrition et leur dépendance à l’aide alimentaire.
« Le système sanitaire est à terre. Plus de 70 structures de santé auraient été pillées ou détruites, privant des milliers de personnes d’accès aux soins. La situation est catastrophique », indique Lai Manantsoa, chef de mission de MSF en RDC.

Il sied de noter que ces fléaux ne frappent pas seulement que Boga, mais c’est l’ensemble des communautés de la province de l’Ituri, dont la vie a été bouleversée par trois ans de violence systématique, qui a besoin d’assistance pour survivre. Pourtant nombreuses, les organisations humanitaires n’y sont plus en mesure de couvrir les carences sanitaires qui ne cessent de croitre et les financements alloués demeurent largement en-dessous des besoins.