Depuis un certain temps le débat tourne autour des dépassements budgétaires au niveau de la Présidence de la République. Et dans sa communication du samedi 23 octobre dernier, l’inspecteur général des finances et Chef de service, Jules Alingete, avait indiqué que ce dépassement n’était ni un acte de détournement encore moins un acte de mauvaise gestion. Une réaction qui a suscité plusieurs interrogations auprès de l’opinion. En réalité, les questions économiques ne peuvent être correctement reportées à l’opinion que par des spécialistes en la matière. Il est important de souligner qu’au stade actuel, il est prématuré de parler de dépassement budgétaire, qui ne peut être constaté qu’à la fin de l’exercice budgétaire. Ce, si seulement le gouvernement n’a pas présenté un collectif budgétaire ou encore si la Cour de compte le confirme, après avoir obtenu les réponses du gouvernement ou des institutions concernées sans justification valable.

Il est vrai qu’actuellement les décaissements des fonds de la Présidence de la République dépassent les prévisions mensuelles telles que stipulées dans la loi des finances de l’exercice en cours. Mais cela ne signifie en rien qu’il y a un dépassement Budgétaire. D’abord parce que, comme l’a affirmé l’inspecteur général de finances et chef de service, ces sorties de fonds se font en mode d’urgence entre autres, pour des questions de sécurité nationale, ensuite parce que l’IGF, elle-même, qui fait partie de la Présidence de la République consomme environ 30 % des dépenses de cette institution (nous en parlerons).

Il est important de savoir que les prévisions budgétaires peuvent être revues à la baisse ou à la hausse selon la santé des finances publiques. Si les recettes sont inférieures aux prévisions, les dépenses doivent être revues à la baisse, selon le plan de trésorerie. Si les recettes augmentent sensiblement par rapport aux prévisions, les dépenses peuvent aussi suivre. Dans les deux cas, le gouvernement est appelé à présenter au parlement une nouvelle loi rectificative pour s’y conformer.

Pour l’exercice 2021 par exemple, grâce à la stratégie mis en place par l’IGF de faire la patrouille financière et de mobilisation des recettes, les caisses de l’Etat ont déjà encaissées plus de 6 milliards USD fin octobre dernier et les prévisions révisées projettent entre 7,5 et 8 milliards d’ici la fin de l’année. Ceci étant, le gouvernement, au moment voulu, devra présenter un collectif budgétaire en tenant compte de la santé des ses finances publiques. Mais il faudrait aussi attendre la collectif budgétaire qui sera soumis au parlement pour adoption par la cour des comptes avant d’évoquer un quelconque dépassement.

Quand on parle chaque fois des dépassements budgétaires de la Présidence de la République sans en savoir les contours laissent envisager une volonté manifeste de salir l’image de cette institution.

Et dans sa mission régalienne, l’inspection générale des finances, avec l’appui du chef de l’Etat, se donne pour objectif de veiller à l’assainissement des finances publiques.

Willy Akonda Lomanga