Il n’existe pas encore, malgré la volonté expresse du pouvoir, une déclinaison stratégique du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S) mis en place en juillet 2021. La coordination du PDDRC-S, qui dispose de la technicité avérée à cet effet, s’emploie à élaborer cette stratégie dont le processus requiert assez de temps pour relever le défi de la crédibilité.

Comment sont, entre-temps, mobilisées les communautés locales pour jouer leur partition dans la lutte contre les groupes armés ? Quel en est le résultat à ce jour ? Combien de combattants se sont-ils rendus volontairement et par contrainte ? Où sont-ils ? Certains ont-ils regagné le maquis ? Pourquoi ? A combien en évaluer le nombre ? Comment est envisagé l’impact des initiatives bilatérales avec des pays voisins de l’Est et les partenariats avec les puissances mondiales sur la mobilisation des communautés locales contre les groupes armés ? Etc.

Ce ne serait versé dans le politiquement incorrect que de soulever ce questionnement qui permette de comprendre qu’au-delà de bonnes initiatives prises ci et là, il se pose un problème de « réponse stratégique » qui aurait dû assurer de la cohérence, dans le temps, et une coordination basée sur un plan global d’éradication de l’insécurité. C’est justement ce qu’a déclaré, récemment, Mme Bintou Keita, qui est aussi la Cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) :

« L’État congolais doit s’attaquer aux causes profondes des conflits et mettre en œuvre le Programme désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S), entre autres projets de réforme du secteur de la sécurité ».

Devant le conseil de sécurité de l’ONU, la Représentante spéciale a affirmé que les défis auxquels le Gouvernement congolais est confronté mettent en « exergue » les limites  d’une approche strictement  militaire  à la protection  des civils et à la neutralisation des groupes armés. Une solution durable à la violence dans l’est de la RDC  exige un engagement politique plus large pour s’attaquer aux causes profondes  des  conflits, a-t-elle insisté.

PM