Confirmé à la tête de la centrale électorale après de multiples négociations et bras de fer, Denis Kadima veut soigner son image en se positionnant comme celui qui donnerait aux congolais des élections apaisées, crédibles et transparentes.

Choisi par l’Assemblée nationale comme président de la CENI, en dépit des oppositions des églises catholique et protestante, tout comme Ronsard Malonda désigné en juillet 2020, et finalement jamais investi car jugé trop proche de l’ex-président Joseph Kabila, Denis Kadima a toujours été contesté par une frange de l’opposition, de la société civile et par certaines confessions religieuses à cause de sa proximité avec Félix Tshisekedi et de certaines accusations de “corruption” portées contre lui qui laisse la classe politique congolaise perplexe redoutant que le résultat de la future élection présidentielle soit manipulé.

Kadima joue-t-il au jeu de Félix Tshisekedi ?

Malgré les contraintes financières, logistiques légales, sanitaires et sécuritaires auxquelles fait face son institution, Denis Kadima président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) reste optimiste quant à la tenue des élections dans le délai constitutionnel.

Cet optimisme met en doute la crédibilité de Kadima au regard de tout ce qui s’observe autour du délai de l’organisation de ces élections, car, techniquement la Commission électorale nationale indépendante n’est pas capable d’organiser les élections dans le délai constitutionnel.

Tout comme Corneille Naanga en 2016, Denis Kadima est aussi aujourd’hui en train de faire le jeu de l’autruche, assurant la population qu’il va organiser les élections dans les délais constitutionnels. Une assurance qui en vrai serait une utopie à en croire certains observateurs.

Kadima dans la peau de l’Union Sacrée ?

Lors de sa dernière sortie médiatique, Jean-Marc Kabund, ancien président ad intérim de l’UDPS et ancien vice-président de l’Assemblée Nationale, acteur principal de l’Union sacrée, avait déclaré que Félix Tshisekedi prépare un glissement du calendrier électoral et une fraude massive aux prochaines élections. Une intention du Président de la République est confirmée par la classe politique congolaise malgré les affirmations positives des autorités de la centrale électorale qui pense que le report des élections ou le glissement n’est pas une option.

D’où lui vient-il cette assurance ?

D’aucuns pensent, comme l’affirme l’ancien collaborateur de Félix Tshisekedi, que Kadima serait utilisé par le gouvernement pour juste  apaiser les ardeurs des uns et des autres, en assurant la tenue des élections en 2023 malgré les différentes contraintes.

L’impossibilité d’organiser les élections dans les délais constitutionnels est imminente. Certains observateurs évoquent le temps que peut prendre la révision du fichier électoral réclamé par la plupart des acteurs impliqués dans le processus électoral en RDC.

D’autres affirment qu’en 2011, la mise en place du fichier électoral congolais avait duré 14 mois et 3 semaines. Pour les élections de 2016 qui étaient reportées en 2018, la même opération avait duré plus de 14 mois. À l’heure actuelle, non seulement la CENI n’a pas un calendrier définitif mais elle n’a pas non plus de dispositif logistique qui puisse accompagner l’opération d’enrôlement telle que souhaitée par les parties prenantes engagées dans le processus électoral à moins de 18 mois.