Le nouveau sondage du Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci), avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, enregistre le plus bas taux de popularité du chef de l’État congolais Félix Tshisekedi, depuis son arrivée au pouvoir en 2019. Moins de 30 % (29%) des Congolais interrogés affirment désormais avoir une bonne opinion du président de la République. 

Le rapport du GEC note que la baisse de la cote de popularité du président Tshisekedi n’a, en effet, pas profité à ses potentiels concurrents à la prochaine présidentielle attendue fin 2023.

Cette baisse de popularité s’observe également dans toutes les institutions du pays. Près d’un an après son investiture, le gouvernement de Jean-Michel Sama Lukonde a perdu, de son côté, 20 % d’opinions favorables.

En ce qui concerne l’Assemblée nationale, lesondage démontre une tendance inquiétante sur la perception du contrôle de l’exécutif par le pouvoir législatif.

« Plus de 65 % des sondés estiment que le contrôle du gouvernement par les députés nationaux n’est “pas du tout efficace” ou “inexistant”. Cette tendance remet en question la capacité de la chambre basse à jouer pleinement son rôle de contrepoids du pouvoir exécutif », souligne Joshua Walker, directeur de programme du GEC.

Du côté des confessions religieuses, le sondage note un refroidissement de leur soutien dans l’opinion publique. Les partenaires étrangers n’échappent pas non plus à cette tendance.

L’état de siège instauré depuis le mois de Mai de l’année dernière dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri, connais une baisse sensible d’opinions vaforables ; 45% des congolais intérrogés estiment que c‘est une bonne chose.

« Cette déception pourrait se justifier par la lenteur des réformes. Seulement 45 % des Congolais interrogés en décembre 2021 estiment que l’état de siège instauré en Ituri et dans le Nord-Kivu est une bonne chose, comparé avec 63 % trois mois avant », note le rapport.

Par ailleurs, Jules Alingete, inspecteur général des finances, chef de service, est toujours plus populaire que n’importe quel membre de l’exécutif, ce, malgré que la lutte contre la corruption, autre leitmotiv du gouvernement, peine à convaincre de son efficacité.

« Il est très visible depuis le mandat de Tshisekedi, avec plusieurs sorties médiatiques. Mais beaucoup de Congolais considèrent tout de même que la situation de la gouvernance et de la lutte contre la corruption ne s’est pas améliorée. Les sanctions ont l’air d’être symboliques en lieu et place d’une démarche constante et poussée pour lutter contre la corruption», analyse Fred Bauma, secrétaire exécutif d’Ebuteli.

Cephas Kabamba