La République Démocratique du Congo (RDC) célèbre chaque 4 janvier de l’année, la journée des Martyrs de l’Indépendance, une journée fériée et chômée.

Kinshasa, alors Léopoldville, connait des émeutes après que les autorités coloniales aient interdit aux membres du parti politique ABAKO (Alliance des Bakongo) de manifester. Cette révolte populaire va durer trois jours. La répression était très violente ce jour-là, le bilan officiel était de quarante-neuf morts. Mais d’autres sources, notamment celles de l’ABAKO parlent des centaines de morts. Cette date a marqué le déclenchement de la conquête de l’indépendance de la RDC. 

 Histoire

Des partis politiques, comme l’Association des Bakongo pour l’unification, la conservation et l’expansion de la langue kikongo (ABAKO) et le Mouvement National Congolais (MNC), revendiquent même l’indépendance.

Le 4 janvier 1959, l’ABAKO prévoit tenir une assemblée dans un Y.M.C.A. de Kalamu, une commune de la capitale, Léopoldville. Sous l’incitation du premier bourgmestre de la ville, Jean Tordeur, les organisateurs acceptent de la reporter. Une foule se rassemble néanmoins à cet endroit le 4 janvier.

Le leader de l’ABAKO, Joseph Kasavubu, prononce un court discours, annonçant que la réunion aura lieu après une déclaration du gouvernement belge prévue pour le 13 janvier. Mais dans les heures qui suivent, la situation s’envenime.

Aux mécontents se greffent des dizaines de milliers d’amateurs de football déçus de la défaite de leurs favoris. La violence se répand dans la ville. Des maisons, magasins, missions religieuses et symboles de l’autorité coloniale sont vandalisés. Des policiers et des troupes interviennent avec force.

Le bilan des quatre jours suivants varie selon les estimations qui vont de 49 à plusieurs centaines de morts. Kasavubu et d’autres meneurs de l’ABAKO sont arrêtés et emprisonnés pendant quelques mois.

L’événement fait le tour du monde et contribue à alimenter le sentiment indépendantiste.

Le 13 janvier, le roi Baudouin 1er fait un discours dans lequel il annonce une « large décentralisation conjuguée avec une extension rapide du système électoral, et l’abandon de toute discrimination entre noirs et blancs ».

Les événements du 4 janvier, qui deviendra la journée des Martyrs, seront considérés comme déterminants dans l’accession du Congo à l’indépendance, le 30 juin 1960. Joseph Kasavubu sera alors le premier président et Patrice Lumumba, du MNC, le chef du gouvernement.

PKTK