L’affaire « cartes visa » fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Huit personnalités influentes du régime Kabila y sont citées. Dans une mise au point faite par la cellule de communication et veille du ministre honoraire des Finances, Sele Yalaghuli, contactée par la rédaction de 24sur24.cd, cette dernière a éclairé l’opinion sur les zones d’ombres qui entourent cette affaire qui n’est pas inhabituelle dans plusieurs pays du monde.

À en croire la mise au point faite par la cellule de communication de l’ancien argentier, les us et coutumes de part le monde entier assigne aux ministres des affaires étrangères et à celui des finances de piloter les relations extérieures dans le sens des intérêts du pays.
Les ministres bénéficiaires de ces cartes, en ordre d’importance sont : Le ministre des Affaires étrangères ; le ministre de la Coopération ; le ministre des Finances ; le Gouverneur de la BCC.

« Les deux premiers sur le plan politique et diplomatique, les deux seconds du point de vue des finances et économique. Ainsi, les personnalités qui occupent ces fonctions sont appelées à effectuer des réguliers et fréquents déplacements à l’étranger pour des missions officielles. À cet effet et pour parer au plus pressé, des cartes prépayées avec des montants précis oscillant entre 20 et 40.000 USD mensuels leurs sont données. Ces cartes sont prépayées par la BCC et
ne sont pas liées au compte général du trésor, comme certains arguent. Elles sont acquises par la BCC en laissant des provisions auprès de Rawbank. » Peut-on lire dans cette mise au point. Et d’ajouter : « Ces cartes leur permettent d’être plus agiles pour notamment payer des billets, hôtels, dîners avec les partenaires.
Elles sont utilisées seulement à l’étranger, pas au pays. Chaque mois, l’utilisation de ces cartes doit faire l’objet de justification avant qu’elles soient renflouées éventuellement. Ces pratiques sont d’actualité dans tous les pays du monde, et même auprès de certains organismes comme la Banque mondiale et le FMI. »

Notons qu’en RDC, c’est une tradition qui remonte à l’indépendance. Tous les ministres des Affaires étrangères, des Finances et les Gouverneurs de la Banque Centrale du Congo ont toujours bénéficié de ces cartes. Tout récemment, depuis 2007, les ministres des Affaires étrangères, des Finances ainsi que tous les gouverneurs de la Banque centrale en ont bénéficié.

La cellule de communication de l’ancien ministre souligne que plus récemment, sous le Premier ministre Ilunga Ilunkamba, les deux plus grands utilisateurs étaient Madame la ministre des Affaires étrangères et Monsieur le ministre de la Coopération, pour la simple raison qu’ils ont beaucoup voyagé pour le compte du pays.

« L’ancien ministre des Finances Sele Yalaghuli a eu recours à cette carte à deux reprises : lors de la mission au cours de laquelle il a accompagné le Chef de l’Etat à la Banque mondiale et au FMI à Washington DC, et lors de la mission des Assemblées annuelles de ces deux institutions de Bretton Woods tenues en novembre 2019 toujours à Washington DC. Sa carte est même restée avec un solde que la Rawbank a reversé à la BCC, surtout qu’il ne l’a utilisé qu’à deux reprises. Toutes ces informations sont vérifiables à la Banque Centrale du Congo et chez Rawbank. » Révèle-t-elle.

D’aucuns se posent la question sur le vrai rôle de l’Inspection générale des finances qui semble devenir amoureuse du sensationnel. Déplorant ici la mauvaise foi habituelle, et la manipulation par des commanditaires habituels, la cellule de communication de Sele
Yalaghuli souligne que la position des personnes à l’origine de ces imputations dommageables tient seulement de deux choses: Ignorance dommageable et paresse intellectuelle (s’ils avaient vérifié tout ce qui entoure ces cartes, il n’allaient pas en faire un buzz).