Dans une correspondance datée du 24 mai, Vital Kamerhe, directeur de cabinet honoraire du Président de la République reconnu coupable de corruption et détournement notamment, condamné à 20 ans de travaux forcés, a exhorté Félix Tshisekedi, Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu et Moise Katumbi à se mettre autour d’une table pour trouver les mécanismes devant aboutir à une réponse adaptée à la crise sociale et humanitaire provoquée par l’éruption du volcan Nyiragongo.

Si, officiellement, aucun acteur politique cité par Kamerhe n’a réagi à cette initiative, la Présidence de la République a, dans un long article publié ce 25 mai, fait savoir que Félix Tshisekedi coordonne (déjà), de mains de maitre, la riposte humanitaire et sécuritaires. Comme pour répondre indirectement, surtout intelligemment, à vital Kamerhe.

« Conformément aux instructions du Président de la République, Félix-Antoine
TSHISEKEDI TSHILOMBO, le Gouvernement dirigé par le Premier Ministre Jean-Michel SAMA LUKONDE KYENGE a pris toutes les dispositions pour apporter, un appui aux efforts de la province du Nord-Kivu, en faveur des victimes de cette catastrophe naturelle.
C’est dans ce cadre qu’une visite des sinistrés et des déplacés sera effectuée ce mardi
25 mai 2021 notamment à Buhene l’un des villages affectés du territoire de Nyiragongo », peut-on lire.

Le service de communication du Président de la République qui avance, par ailleurs, un bilan de
31 décès dont la majorité est composée de personnes calcinées par la lave et asphyxiées par la fumée gazeuse, indique qu’environ 20 corps seront remis à leurs familles respectives ce mardi 25 mai 2021 pour enterrement.

« Dès que le Chef de l’État a été saisi de l’éruption, des instructions ont été données pour qu’une délégation gouvernementale fasse une descente à Goma. Où elle est arrivée aux premières heures de la journée du lundi 24 mai 2021. Elle effectue une mission de solidarité aux populations de Goma et d’évaluation de la situation en vue d’une riposte humanitaire, sanitaire et sécuritaire adaptée. Aussitôt arrivés, ces membres du Gouvernement ont pris part à une réunion de crise avec les autorités provinciales élargie aux responsables de l’Observatoire volcanologique de Goma et des Services de la protection civile du Nord-Kivu », détaille le service de communication de Félix Tshisekedi.

Une réponse à Kamerhe ?

De l’avis de nombreux analystes, la Présidence de la République a voulu, assurément, donner une réponse, mais sans la donner, à la lettre de Kamerhe. Le message à passer est : bien que pareille crise nécessite une mobilisation des fils et filles de toute tendance socio-politique du pays, Félix Tshisekedi et son gouvernement gère la situation. Et, évoquant la réunion tenue autour du gouverneur militaire à la quelle étaient associés les experts de l’Observatoire volcanologique de Goma et autres humanitaires, la Présidence de la République a voulu faire voir que la gestion d’une crise comme celle de l’éruption du volcan Nyiragongo devrait recourir à une expertise scientifique, sinon technique que politique.
D’où, certainement, la précision suivante : « Dans ce cadre, la situation globale a été passée en revue et le dispositif conjoint d’intervention décliné en cinq axes principaux dont : la poursuite de la surveillance du volcan; l’évaluation de la situation dans les voies d’évacuation vers les zones d’évacuation; l’évaluation de la situation humanitaire et le maintien de l’ordre et de la sécurité par la Police nationale et les FARDC », détaille l’article.

PM