Durant trois jours, les responsables de l’enseignement supérieur et universitaire en république démocratique du Congo, ont fait une autopsie sur les maux qui rongent la qualité de l’enseignement.


Ouverts le vendredi 10 septembre dernier à Lubumbashi, recteurs des universités publiques et privées ainsi que les responsables des institutions supérieures, venus de tout le pays, ont procédé à un audit du système actuel de l’enseignement supérieur pour en proposer des nouvelles réformes. Le tout s’est déroulé sous la houlette du ministre Mohindo Nzangi.
Plusieurs défis sont à relever dans ce secteur, 50 ans après son âge d’or, alors qu’au début de sa maturation, l’université de la RDC occupait la 3ème place en Afrique.

” La dégradation du système de l’enseignement rongé par la corruption et la mauvaise gestion figurent parmi les causes, ces antivaleurs se manifestent entre autres par la prolifération des universités et des écoles d’études supérieures non viables avec souvent un personnel enseignant et administratif sous- qualifiés”, a déclaré le ministre de l’ESU avant de qualifier ces établissements” des cantines à diplômes à tout prix”.

Mettre de l’ordre dans le secteur, est le souhait de tous les participants à ces assises, où là formation académique devrait être compétitive ; à ce sujet, le professeur Takizala Alexis, déplore que la RDC forme plus de demandeurs d’emploi que d’entrepreneurs.
” Le système LMD ( Licence- Master- Doctorat) doit permettre que l’étudiant soit employable aussitôt qu’il est sorti de sa formation”, a-t-il indiqué.

De la baisse du niveau de l’enseignement il en était question, les participants à ce forum ont déploré la politisation du système de l’enseignement supérieur, la commercialisation de l’éducation, le mauvais recrutement des étudiants et les mauvaises conditions de travail des enseignants, sont bien là résultats de cette évaluation.


Pour le professeur Budi Mabyala : ” le pays organise une université de masse, qui accueille tous les jeunes sans bonne orientation, tout le monde va à l’université alors qu’il y a des gens qui peuvent faire de bonnes écoles professionnelles et être très utiles dans la vie” a-t-il estimé.


La multiplicité des filières qui ne répondent pas aux besoins locaux constitue également un facteur majeur de cette débâcle du niveau de l’enseignement en RDC .
De tous les maux évoqués par les participants présents aux Etats généraux de l’enseignement supérieur et universitaire en république démocratique du Congo, les mauvaises conditions salariales du personnel académique serait l’une des causes principales de la baisse du niveau de l’université


” La personne qui devrait se consacrer à l’enseignement seulement devient cumulard,il est en politique, il est commerçant et en même temps enseignant par ce que l’enseignement seul ne lui permet pas de survivre”, ont-ils soutenu.
Cette catastrophe, mieux cette dérive à la quelle se dirige l’enseignement supérieur et universitaire dans le pays, peut être évité si l’état alloue un budget conséquent dans ce secteur

JP