Quarante-huit heures après sa nomination, par Félix Tshisekedi, au poste de coordinateur du programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P/DDRCS),
Emmanuel Tommy Tambwe Rudima est mis en cause par la société civile du sud-Kivu.

Ancien chef rebelle passé tour à tour à l’AFDL, au RCD & au M23, l’homme et soupçonné de nombreuses violations de droits humains.

A en croire un rapport daté de 2012 (précisément à la page 23 et 120), le groupe d’experts chargés de surveiller le régime de sanctions de l’ONU affirme que <de septembre 2012 à une date indéterminée, alors qu’il vivait au Rwanda, Tommy Tambwe a dirigé l’ « Alliance de Libération de l’Est du Congo » (ALEC), un mouvement armé soutenu par le Rwanda et allié au M23, dont l’objectif était de « créer une république indépendante du Kivu» peut-on lire.

Parallèlement, dans un autre rapport, Amnesty International note qu’en 2002, Tomy Tambwe alors vice-gouverneur du Sud-Kivu pour la rébellion du RCD, avait commandité l’enlèvement et la détention de trois journalistes du Sud-Kivu que le RCD accusait de diffuser des « informations tendancieuses » contre la rébellion.

Pour l’activiste Jean-Mobert Senga, « Comme pour certains des officiers en charge de l’Etat de siège à l’est, Félix Tshisekedi a choisi un ancien rebelle soupçonné de nombreux crimes pour diriger l’important programme de démobilisation et stabilisation. Les mêmes méthodes produisent les mêmes résultats », dénonce-t-il.

En effet, notons que ce natif d’ Uvira a été notamment Directeur chargé de la sécurité sous l’AFDL, puis sous le RCD-Goma entre 1996-2000, vice-gouverneur du Sud-Kivu sous le RCD (2002-2004) et conseiller défense & sécurité du vice-président Ruberwa (2004-2005).

Tommy Tambwe a fait aussi partie des délégations de ces rebellions à presque toutes les négociations dites de paix, depuis Lusaka (RCD) jusqu’à Kampala (M23).
PM