La présidentielle Kenyane a été suivie de près, et avec beaucoup d’intérêts, en République démocratique du Congo. Si, d’une part, parce que cette dernière est, comme le Kenya, membre de l’Union Africaine et de la communauté des États de l’Afrique de l’Est, d’autre part, c’est parce que depuis l’avènement de Tshisekedi au pouvoir, Kinshasa et Nairobi entretiennent des relations d’amitié et de coopération particulières. Uhuru Kenyatta et son dauphin Raila Odinga (qui a bénéficié du soutien de Tshisekedi lors de la présidentielle qu’il a perdue), sont des alliés importants du Chef de l’État Congolais.

Premièrement, parce que    Kenyatta a parrainé le CACH avant les élections de 2018 et était le seul Chef d’État, accompagné de son dauphin,  à avoir été présents à la prestation de serment de Tshisekedi en janvier 2019 (les autres Présidents ayant boycotté l’événement).

Deuxièmement, parce que le Président sortant du Kenya facilite le dialogue entre Kinshasa et les groupes armés qui écument l’Est du pays. Et c’est sous son leadership qu’une force régionale a été mise en place et est en voie de déploiement à l’Est et dont le  premier contingent, composé de militaires Burundais a foulé le sol du Kivu hier lundi.

A cet effet, si William Ruto est confirmé comme 5ème Président du Kenya par la justice, la dynamique et la politique de son prédécesseur sur la RDC pourraient, à coup sûr, être bouleversées.

Réputé proche de Joseph Kabila et Paul Kagame avec qui Tshisekedi entretien des relations un peu plus compliquées, Ruto  a déjà, il convient le dire, mauvaise presse au sein de l’opinion congolaise.  Durant la campagne électorale, le nouveau Président Kenyan avait traité les congolais de paresseux, n’ayant pas de  « vaches pour produire leur propre lait », qui ne savent que « chanter et porter des pantalons enfilés au-dessus du nombril », suscitant ainsi une vive réaction de l’opinion nationale.

Quoi qu’il en soit, malgré les divergences politiques que peuvent avoir Tshisekedi et Ruto, les deux hommes seront obligés de travailler ensemble pour l’intérêt de leurs pays respectifs.

PM