L’inspection générale des finances (IGF) a publié son rapport d’audit sur la gestion de la Gécamines. Dans ce document parvenu à la rédaction, l’organe supérieur du contrôle des finances demande au gouvernement d’interdire la cession des parts et droits de la Gécamines dans les contrats et partenariats en vigueur, y compris les compensations de ces parts et droits en apurement des contrats d’emprunt conclus avec les partenaires.

La recommandation intervient après un constat amer de la gestion de cette entreprise étatique, pendant ces 20 dernières années. Les enquêteurs ont noté que de 2012 à 2020, les partenaires de la Gécamines ont réalisé un chiffre d’affaires global évalué à 35 milliards d’USD alors que la Gécamines n’a reçu que 564 millions d’USD comme royalties tirées de ces partenariats, soit 1,6%.

Par ailleurs, l’IGF reproche aussi aux gestionnaires de la Gécamines la cession des parts dans les Joint-ventures METALKOL, MUMI, KANSUKI, SEK KIPOI et KIMIN. « Par toutes ces cessions de parts sociales lui attribuées forfaitairement lors de la constitution de ces entreprises communes (JV), la Gécamines, a abandonné définitivement, aux partenaires étrangers, les actifs miniers non pris en compte comme parts du capital de ces JV, faute de leur valorisation comme apports en nature de la Gécamines », constate l’inspection générale des finances.

Depuis 2019, plusieurs scandales ont été révélés au sein de la Gécamines, l’entreprise publique qui a fait le beau temps dans les années 70. Toutefois, aucun gestionnaire n’a été inquiété par justice et les fonds détournés n’ont jamais été récupéré. La société civile appelle la justice à se saisir du rapport pour que les responsabilités soient établies.