En 2011, les réserves de change étaient situées autour de 1,6 milliards USD selon les statistiques. Cela, grâce à l’embelli du secteur minier, à l’annulation de la dette de la République Démocratique du Congo et à la signature du contrat chinois. Entre 2011 et 2016, le franc congolais est resté plus au moins stable, situé aux alentours de 920 congolais le dollar.

En 2015, alors que les minerais avaient entamé une baisse sensible des prix au plan international, Matata décide alors d’initier une série des dépenses qui vont faire baisser sensiblement les réserves de change à moins de 700 millions USD. Achats des locomotives pour la SCTP et la SNCC, construction de l’immeuble intelligent, l’achat des Bus Transco, l’achat des avions de Congo Airways. Une situation qui a fait basculer les réserves jusqu’à atteindre moins de 600 millions USD.

Le gouvernement Badibanga, qualifié de médiocre par les économistes, et même Tshibala au départ n’ont fait qu’empirer la situation. Lorsque le franc congolais frotte pour frôler 20 000 francs congolais pendant quelques jours en 2017, le gouvernement Tshibala se souvient des 28 mesures urgentes initiées en 2016 par le gouvernement Matata en janvier 2016, et commence alors à le mettre en pratique.

Double objectif, consolider les réserves situées à moins de 500 millions Usd et financer les élections à plus de 1,2 milliards Usd sur fonds propres.

Pari presque gagné, le gouvernement Tshibala arrive à stabiliser le taux de change à 16 000 Fc le dollar pendant plus de 2 ans et à augmenter les réserves à 1,2 milliards fin 2018, sur fonds propres.

Au même moment, le gouvernement a réussi à financer les élections sur fonds propres également à hauteur de 1,2 milliards.

A son arrivée au Pouvoir, le Président de la République Félix Tshisekedi décide de ponctionner sur ces réserves pour exécuter des projets d’urgences au profit, selon leurs propres termes, de la population.

Vint alors le programme « 100 jours du Chef du Chef de l’Etat », initié sans l’aval du parlement et dont les décaissements se faisaient en mode d’urgence. A ce projet d’ajouter les voyages du Chef de l’État et autres sortis des fonds, toujours en mode d’urgence et qui ont fait tarir les devises à la Banque Centrale du Congo.

Ainsi la RDC a obtenu en 2019 un premier programme d’environ 750 millions d’appui à la balance de paiement. De près d’1 milliards par la suite de la Banque mondiale pour la gratuité de l’enseignement, d’environ 1,52 milliards de DTS et autres.
Le manque de publication des bulletins et condensés d’analyses statistiques de la BCC depuis février 2021 laisse transparaître une méfiance de toutes les déclarations du gouvernement sur la mobilisation actuelle des recettes.

La RDC passe ainsi du cas des réserves de change sur fonds propres sous Kabila aux réserves au termes des appuis budgétaires ou de la balance de paiement du FMI et des soutiens de la Banque Mondiale sous Fatshi .

Willy Akonda Lomanga