La présence de la Monusco sur le sol congolais est désormais à conjuguer au passé. Le processus de son départ définitif déclanché par le régime Kabila est désormais chose effective. C’était l’une des tâches du séjour de Judith Suminwa, première ministre, dans la Province du Sud-kivu.

À peine quelques jours, le prix Nobel de la paix et candidat malheureux à la présidentielle de Décembre 2023 Denis Mukwege est inquiet : “Danger d’exacerbation de vide sécuritaire en RDC” titre t-il dans un communiqué de presse signé dans la soirée du jeudi 27 Juin.
“…Nous exhortons le Conseil de Sécurité à rester saisi de la situation en RDC et appelons le gouvernement congolais et la MONUSCO à suspendre le plan de désengagement pour le Nord-Kivu et l’Ituri et à reconfigurer le mandat de la Mission et de la Brigade d’Intervention, le temps de mener une réforme profonde du secteur de la sécurité et de la justice en RDC et de déployer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire” peut-on lire dan ce communiqué.

Pour lui, la République Démocratique du Congo n’est pas encore prête à assurer seule la protection des populations civiles dans un contexte marqué par l’agression rwandaise et autres groupes armés dans sa partie orientale.

“Selon le Groupe d’Experts de l’ONU sur la RDC, entre 3000 et 4000 éléments de l’armée rwandaise sont présents sur le territoire congolais et opèrent conjointement avec le M23, groupe armé terroriste dont la recrudescence en novembre 2021 a largement contribué à l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire déjà dramatique au Nord Kivu. C’est dans ce contexte que la Monusco et le gouvernement congolais poursuivent le plan de désengagement accéléré et de retrait, qui s’est achevé au Sud-Kivu, alors que la RDC est encore loin du stade où la menace posée par les groupes armés nationaux et étrangers, notamment la CODECO, les ADF et le M23, ait été réduite à un niveau qui puisse être géré par les forces de sécurité et de défense congolaises”, a fait remarquer le Prix Nobel de la Paix.

La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a fermé mardi son bureau de Bukavu, quartier général de ses opérations dans le Sud-Kivu (Est) depuis plus de 20 ans, poursuivant le retrait réclamé par Kinshasa qui la juge inefficace.
La Monusco avait annoncé la fin de ses opérations au Sud-Kivu le 30 avril, ne laissant dans la province, disait-elle, que les effectifs nécessaires pour assurer la sécurité de ses installations jusqu’à la fin de son retrait. Acté en décembre dernier par le Conseil de sécurité, le désengagement total de la Monusco a été prévu en trois phases, la première concernant le Sud-Kivu. Une date limite avait été fixée pour celle-ci, mais pas pour les deux autres, qui concerneront le Nord-Kivu et l’Ituri, les deux provinces les plus troublées de l’Est congolais.